Certaines familles de la classe moyenne inférieure peinent à boucler leurs fins de mois. Précarisées par la pandémie, elles affrontent désormais la flambée des prix. Les appels à l’aide auprès des œuvres d’entraide se multiplient, notamment le Centre social protestant (CSP).
« Un tsunami de demandes », c’est ainsi qu’un des responsables romands du CSP a qualifié jeudi l’afflux d’appels à l’aide. Sombrer dans la précarité peut arriver très vite. Il suffit parfois de quelques coups durs et les factures s’accumulent.
« J’ai plongé dans une précarité en étant seule avec trois enfants, en travaillant, mais en allant quand même tous les mardis soir aux colis du cœur », témoigne une mère de famille qui a pu bénéficier de l’aide du CSP. « On glisse très, très rapidement », assure-t-elle.
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Épargne difficile
Toujours plus de ménages n’ont plus un seul franc d’économie et ne sont donc pas en mesure de faire face à une facture imprévue. Cette année, 20% de la population suisse est concernée, contre 16% il y a cinq ans, affirme Alain Bolle, directeur du CSP de Genève, canton dans lequel le taux s’élève même à 25%.
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« On a des personnes qui ne peuvent pas assumer une facture imprévue de 2500 francs », soulève-t-il. Ce montant n’est pas évoqué au hasard. C’est l’un des seuils généralement avancés pour définir la pauvreté, notamment par l’Office fédéral de la statistique.
La hausse des prix accroît encore plus cette précarité, relève Bastienne Joerchel, directrice du CSP Vaud. « Les familles, les ménages qui jusqu’à aujourd’hui s’en sortaient à peu près, avec peut-être un peu de réserve, vont se trouver dans des situations très compliquées », explique-t-elle.
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Manque de personnel
Les œuvres d’entraide font face à une explosion des demandes. Bastienne Joerchel indique qu’il faut attendre des dizaines de minutes avant de recevoir une réponse au téléphone et entre deux à trois semaines avant un premier rendez-vous auprès de la section vaudoise.
Même son de cloches du côté du CSP Genève. Mais l’organisation n’a pas suffisamment de personnel pour satisfaire les nombreuses requêtes. « Aujourd’hui, on est en grande difficulté pour répondre à toutes les sollicitations auxquelles on est confronté », regrette Alain Bolle.
Sylvie Belzer/ami