La STM a inauguré en grande pompe jeudi le service rapide par bus (SRB) Pie-IX, annoncé depuis plus d’une décennie, mais un important chantier forcera ses autobus à faire un détour pour un an encore.
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Dès lundi, les usagers du transport en commun pourront ainsi circuler sur les infrastructures flambant neuves, qui seront graduellement mises en service. Ce nouveau service d’autobus fera le trajet entre le boulevard Saint-Martin à Laval jusqu’à l’avenue Pierre-De Coubertin à Montréal.
Les autobus passeront dans un intervalle de 4 à 10 minutes, une fréquence plus élevée de 40 % en semaine et de 50 % en fin de semaine. Pour les usagers, le gain de temps serait de 30 %. Pour un usager qui ferait la route entre Henri-Bourassa et le métro Pie-IX, le temps de parcours diminuerait ainsi de 10 à 15 minutes sur les 40 minutes que prenait auparavant le trajet.
Selon les estimations de la Société de transport de Montréal (STM), jusqu’à 70 000 personnes emprunteraient à terme la ligne du SRB chaque jour. Actuellement, une moyenne de 20 000 personnes par jour utiliseraient l’une des lignes d’autobus qui parcourent le boulevard Pie-IX.
Selon la STM, la nouvelle infrastructure permettra aux autobus de circuler plus rapidement, grâce aux voies centrales réservées et à une signalisation intelligente.
«On évitera l’intercalage: les autobus qui se ramassent en tapon sur Pie-IX, maintenant ce phénomène sera réduit. C’est une liaison rapide», a assuré Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la STM.
Des travaux toujours en cours
Des travaux qui sont toujours en cours à l’intersection du boulevard Pie-IX et de la rue Jean-Talon, dans le cadre du prolongement de la ligne bleue, forceront toutefois les autobus à effectuer un détour vers des rues avoisinantes.
Pour l’instant, les deux artères demeurent fermées à la circulation. Une situation qui devrait se poursuivre jusqu’à l’automne 2023.
Quatorze des 17 stations prévues seront prêtes dès lundi. Celles situées aux intersections de Jean-Talon et Bélanger devront attendre la fin des travaux et des détours.
Plus au sud, bien que les autobus la station située à l’avenue Pierre-De Coubertin n’a pas non plus été encore aménagée, en raison d’un éventuel chantier à la station de métro Pie-IX.
«Ce sont des travaux qui restent à venir. L’arrêt est disponible, les gens pourront l’emprunter, mais le confort qu’on a ailleurs, ça ne sera pas avant que les travaux se terminent», a expliqué Marc Dionne, directeur principal du projet de SRB Pie-IX.
D’autres travaux se poursuivent également sur le pont Pie-IX, que les autobus doivent franchir pour se rendre au stationnement incitatif de Saint-Martin à Laval. Ce chantier n’occasionnera toutefois pas de détour.
Un long projet
Le projet de SRB Pie-IX avait initialement été annoncé en 2009 par le maire Gérald Tremblay, à un coût alors estimé à 154 millions $. En 2015, des équipes ont été mobilisées pour faire l’ingénierie du projet. Ce n’est finalement que près de 10 ans plus tard, en 2018, que les travaux se sont amorcés.
Le projet aura finalement coûté un total de 523 millions $. De ce nombre, 393 millions $ ont été financés par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) avec une contribution du ministère des Transports. La Ville de Montréal a pour sa part déboursé 130 millions.
Selon la STM et l’ARTM, le projet a toutefois été réalisé dans les temps et dans les budgets.
«Beaucoup d’années de planification. En 2018, la portée et le budget du projet ont été confirmés. Ce budget et les échéanciers définis à ce moment-là, quand on est entré en phase de réalisation, ont été rencontrés», a pondéré M. Caldwell, président du conseil d’administration de la STM.
Un prolongement qui se fait attendre
Une phase deux du projet de SRB Pie-IX, annoncée en 2019, prévoyait un prolongement vers le sud jusqu’à la rue Notre-Dame afin de desservir le secteur d’Hochelaga.
Vendredi dernier, notre Bureau d’enquête révélait toutefois que cette partie était mise sur pause, en raison des coûts plus élevés que prévu.
«Il y a un appel d’offres qui a été publié l’été dernier. Le résultat était insatisfaisant pour notre équipe, donc l’appel d’offres a été annulé. On est reparti en analyse pour tenter de diminuer les coûts. On sera en mesure de faire une annonce lorsqu’on aura complété cette analyse», a précisé M. Dionne, qui a également assuré que le projet n’était pas annulé.