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Une réforme en profondeur de la DPJ est réclamée

Une réforme en profondeur de la DPJ est réclamée


Des drames comme celui de la fillette de Granby vont continuer d’arriver au Québec si une réforme du système de la protection de la jeunesse n’est pas accomplie au plus vite, s’inquiète la journaliste Nancy Audet dans un livre publié récemment qui dénonce un « échec collectif ».

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« Il y a des enfants qui sont morts pratiquement dans l’indifférence totale, ici, chez nous. On en parle quelques jours, mais au final, le système ne change pas. Et ceux qui écopent, ce sont les enfants qui souffrent », déplore celle qui a elle-même été une enfant de la DPJ.

Nancy Audet dénonce « le silence », « l’immunité et l’impunité » de la DPJ, mais surtout l’inaction des dirigeants.

« Intervenants, éducateurs, chefs de service, avocats, juges, fonctionnaires du ministère de la Santé et des Services sociaux, agents d’intervention, travailleurs sociaux et politiciens, je m’adresse à vous tous. Pouvons-nous mettre de côté notre orgueil et notre ego pour revoir nos façons de faire et traiter plus humainement ces enfants ? », lance-t-elle dans Ils s’appellent tous Courage. Cri du cœur pour les enfants de la DPJ.

Les failles du système

Avec comme point de départ le décès qui aura marqué la nation au complet, en avril 2019, de la fillette de Granby, qu’elle surnomme Courage, l’auteure vient brosser un portrait choquant de la DPJ, mais surtout pointer du doigt les nombreuses failles du système. 

Les thèmes sont nombreux : pénurie de main-d’œuvre et de familles d’accueil, faible taux de diplomation, nombre ahurissant de jeunes qui finissent par vivre l’itinérance, l’état lamentable des centres jeunesse, les mesures d’isolement et de contention utilisées, et les représailles pour ceux qui osent dénoncer. 

L’auteure se questionne notamment sur comment l’enfant de 7 ans a pu être laissée à son sort, ce qui aura ultimement mené à sa mort violente « qui n’aurait jamais dû arriver ». Des intervenants s’inquiètent d’ailleurs que d’autres drames semblables surviennent dans le futur, écrit-elle.

Meilleur accompagnement

Mais plus encore, Nancy Audet vient réclamer un meilleur accompagnement pour les enfants de la DPJ afin que ceux-ci soient mieux outillés une fois leur majorité atteinte, puisqu’ils n’auront plus accès à aucun service. 

La journaliste s’est notamment entretenue avec la mère biologique de la fillette de Granby, qui est elle aussi passée par la DPJ.

« Un enfant du système se fait enlever son enfant par ce même système qui n’a pas été capable de lui offrir les outils nécessaires », décrit-elle.

« [La DPJ] a beau causer de sérieux dommages à des enfants, à leurs parents ou encore à des familles d’accueil, elle s’en tire presque toujours indemne. À mes yeux et aux yeux de plusieurs, cette impunité est dangereuse. Elle place l’institution au-dessus des lois », fait valoir Nancy Audet. 

Elle a donc voulu donner une voix à ces enfants, en réclamant une « réforme en profondeur ».

Des centres en mauvais état


GEN - VINCENZO MIRRA ACUSÉ

Photo courtoisie, Nancy Audet

Des centres qui accueillent des enfants de la DPJ sont en très piètre état et insalubres, dénonce Nancy Audet qui réclame des investissements massifs de la part du gouvernement.


GEN - VINCENZO MIRRA ACUSÉ

Photo courtoisie, Nancy Audet

«Souvent, le mobilier est vieux et défraîchi. La peinture est écaillée sur les murs et la tapisserie date des années 1980. J’ai même vu un foyer qui présentait de gros trous au plafond. Les jeunes m’ont confié que c’était comme cela depuis plus d’un an à la suite d’un dégât d’eau», déplore la journaliste dans son livre. 


GEN - VINCENZO MIRRA ACUSÉ

Photo courtoisie, Nancy Audet

Selon ses constatations, «la qualité des installations varie d’un centre à l’autre», et pas souvent pour le mieux. 

Moisissures et peinture écaillée

«Certains bâtiments que j’ai visités étaient dans un piteux état: bain condamné depuis plus de deux ans dont la robinetterie coulait; grands cercles de moisissures au plafond; douches sales dont certaines ne fonctionnaient plus depuis des années. Dans les chambres, la peinture s’écaillait à plusieurs endroits», relate-t-elle.


GEN - VINCENZO MIRRA ACUSÉ

Photo courtoisie, Nancy Audet

Elle avoue être encore troublée que des enfants puissent vivre dans de telles conditions au Québec.

«Nous avons la responsabilité de leur offrir un milieu de vie sécurisant et accueillant. […] On peut certainement offrir une maison digne de ce nom aux enfants les plus vulnérables de notre société», écrit-elle. 

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