L’inauguration de la passerelle semi-submersible du parc de la Chute-Montmorency est encore repoussée d’un an, cette fois-ci en raison d’ajustements à la construction après l’explosion des coûts dévoilée l’an dernier.
Initialement prévue pour le printemps 2021, la Sépaq avait annoncé, l’an dernier, que la très attendue passerelle qui doit devenir le clou du spectacle de la chute serait finalement inaugurée quelque part à l’été 2022. Or, rien n’a encore bougé sur le site, a pu constater Le Journal au cours des dernières semaines, et le public devra encore patienter.
L’organisme confirme que la construction de ce concept unique « demande plus de temps qu’estimé » en raison de défis techniques.
« Des échantillons des différentes sections de la passerelle semi-submersible ont nécessité plusieurs ajustements structuraux et architecturaux avant d’obtenir une version finale », explique la porte-parole de la Sépaq, Florence Rouleau, par courriel, précisant que l’échéancier est désormais repoussé à l’été 2023.
La pénurie de main-d’œuvre forçant la paralysie de certains chantiers a également eu un rôle à jouer, se défend l’organisme.
Construction hors site
Le pont semi-submersible se trouvera au pied de la chute Montmorency et viendra boucler le nouveau parcours Expérience-Chute, sur lequel la Sépaq mise pour dynamiser son site. L’ouvrage se rend unique par sa construction mobile qui la fera monter et descendre au rythme du niveau du bassin sous la chute.
Photo Pierre-Paul Biron
Les visiteurs du parc de la Chute-Montmorency ont profité des magnifiques couleurs d’automne au cours des dernières semaines, mais pas de la plateforme semi-submersible qui devait être inaugurée depuis 2021 déjà. Le projet se fait toujours attendre ; le chantier est au ralenti sur le site.
La Sépaq assure que sa construction, même si elle n’est pas encore visible sur le chantier, est bien entreprise.
« La construction de la passerelle semi-submersible, qui est composée de différentes sections, est en cours dans trois chantiers à l’extérieur du site […]. L’assemblage se fera au parc de la Chute-Montmorency », précise la direction.
Évidemment, ces délais occasionnent des désagréments en continu aux utilisateurs du parc. Certains accès sont fermés depuis maintenant deux ans pour un chantier qui n’aboutit pas, ont déploré des habitués rencontrés par Le Journal.
Refus de mise à jour budgétaire
Quant au budget, l’enveloppe initiale de bonification du parc de 48 M$ prévoyait un investissement de 15 M$ pour Expérience-Chute, dont 4 M$ pour la passerelle, mais voilà que l’on annonçait déjà l’an dernier que l’on passait du simple au double. Expérience-Chute atteignait alors 30 M$, ne laissant que des miettes pour les autres projets.
Un an plus tard, la Sépaq refuse de refaire les comptes, se contentant d’affirmer que « tous les contrats ont été octroyés ». Ce fait n’empêche toutefois pas les extras, 5,2 M$ ayant déjà été ajoutés à des ententes signées, selon une compilation du Journal.
« Nous préférons attendre la fin des travaux avant de faire le bilan des coûts totaux », maintient Florence Rouleau.
Cette réalité force la Sépaq à sabrer ailleurs, notamment dans la réfection du Manoir Montmorency. Car l’objectif de respecter l’enveloppe de 48 M$ demeure.
« La réalisation de certains aménagements de la phase II du plan de réaménagement global devra être reportée, telle que le réaménagement du Manoir Montmorency, l’agrandissement de la gare aval ainsi que la construction d’un bâtiment de services techniques », énumère la direction de l’organisation.
Échéancier:
- Dévoilé par Le Journal en janvier 2018
- Annonce officielle en avril 2018
- Inauguration prévue au printemps 2021
- Passerelle semi-submersible reportée à l’été 2022 en raison de retards causés par la pandémie
- Attendue finalement pour l’été 2023
Budget:
- 48 M$ au total pour les deux phases (15 M$ et 33 M$)
- Explosion des coûts liés à la première phase, passant à 30 M$
- La Sépaq refuse de préciser où en est le budget actuellement, affirmant seulement que l’enveloppe totale sera respectée.
Source : compilation lejournal/Sépaq