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Une juge interpelle les politiciens sur les retards au palais

Une juge interpelle les politiciens sur les retards au palais


Confrontée à des retards endémiques dans le système de justice à Montréal, une juge a déploré vendredi le manque d’actions et le mutisme des politiciens en pleine campagne électorale.

« Je ne sais pas ce que ça prend… On est en pleine campagne électorale et ça ne parle pas de justice », a laissé tomber la juge Joëlle Roy en salle d’audience, à Montréal.

La magistrate de la Cour du Québec s’adressait aux avocats, en lien avec un énième retard qui a encore ralenti les tribunaux. 

Cette fois, c’était dans le cas d’un détenu censé plaidé coupable d’avoir tabassé un policier qui n’avait pas été amené à la cour, malgré un ordre du tribunal.

« Ça nous empêche d’être efficaces à Montréal », a dit la juge en rappelant qu’il ne s’agissait que d’un exemple parmi de nombreux autres.

Plein de retards

Selon les constatations du Journal, les tribunaux de la métropole sont constamment confrontés à des délais que plusieurs qualifient d’endémiques. 

Alors que la cour est censée commencer dès 9 h ou 9 h 30, il est fréquent que les détenus arrivent seulement après 11 h.

Par exemple, récemment, un procès devant jury a commencé avec plus d’une heure et demie de retard, parce que les services correctionnels ont été incapables d’être ponctuels.

Souvent, ceux-ci expliquent leurs retards par le comportement désorganisé des détenus, ou encore en raison des embouteillages sur les routes de la métropole.

Payés pour attendre

Ailleurs, des avocats, des juges et le personnel de la cour sont payés pour attendre, parfois pendant des heures, avant de pouvoir procéder. 

Une avocate dans la salle d’audience vendredi a de son côté donné l’exemple d’un procès de quatre jours, où l’équivalent d’une journée complète a ainsi été perdu.

« Ça met à mal la justice… Je ne sais pas comment le dire autrement, il faut que ça arrête », a déploré la juge Roy.

Même dans les causes prioritaires où la liberté d’un individu est en jeu, les retards sont fréquents, souvent par manque de personnel, de greffières, mais aussi de constables spéciaux en sous-effectifs. 

Tous déplorent le sous-financement récurrent de la justice.

« On nous demande tellement de choses… On endure, mais c’est intolérable », a de son côté martelé la juge Roy.

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