En Gambie, une enquête a été ouverte pour établir les responsabilités dans la mort de 66 enfants décédés à la suite d’insuffisance rénale aiguë, dans laquelle sont soupçonnés des sirops contre la toux produits en Inde. « La force de police gambienne crée un groupe d’enquête chargé de mener immédiatement des investigations et d’identifier les responsables de cette perte irréparable et de les faire traduire en justice », a indiqué la police gambienne dans un communiqué samedi 8 octobre.
Le groupe est constitué de hauts responsables policiers disposant des compétences requises, a-t-elle précisé, tout en appelant la population au calme. La présidence a annoncé, de son côté, samedi, avoir chargé les affaires étrangères de prendre contact avec l’ambassadeur indien pour exprimer « la plus profonde inquiétude » du gouvernement.
Un laboratoire indien suspecté
Le président Adama Barrow a aussi donné pour instruction de suspendre la licence de l’importateur des sirops mis en cause, a indiqué la présidence dans un communiqué. Le président avait assuré vendredi soir que « le gouvernement [ferait] tout pour élucider ces événements ». Il avait annoncé certaines mesures contre l’importation de médicaments non conformes.
Mais son intervention lui a attiré des critiques pour son manque de vigueur et d’empathie. Samedi soir, il a annoncé l’envoi d’une délégation de haut niveau auprès des familles pour « partager leur chagrin ».
La mort de 66 enfants au cours des trois derniers mois sème l’émoi dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Les autorités gambiennes suspectent des sirops de paracétamol et de prométhazine, dont elle a ordonné le rappel.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une alerte à son tour mercredi et recommandé le retrait partout de quatre sirops contre la toux et le rhume produits par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals et qui « pourraient avoir un lien » avec les morts enregistrées en Gambie.
La Gambie, plus petit pays d’Afrique continentale avec un peu plus de deux millions d’habitants, est 174e sur 191 à l’indice de développement humain de l’ONU, qui agrège des critères de santé, d’éducation et de niveau de vie. Près de la moitié de la population y vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale
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