Aux États-Unis, la nouvelle banque GloriFi fait parler d’elle jusque dans le Wall Street Journal. Son nom a de quoi, même en France, être compris de tous. Mais plutôt que de glorifier ce que les banques tentent de glorifier aujourd’hui pour embellir leur image (lutte contre les inégalités, contre le réchauffement climatique), cette néo-banque se penche pour sa part sur la glorification de Dieu, du port d’arme et de la patrie. Loin d’une néo-banque classique comme Revolut en France, et loin d’être aussi stable et sécurisée dans le même temps.
Peter Thiel, le fondateur de PayPal, de Palantir et sympathisant de Donald Trump, a rejoint les investisseurs du projet ultra-conservateur. La création de cette nouvelle banque “anti-woke” (woke désignant la lutte pour la cause féministe, LGBT et anti-raciste) divise et l’établissement n’a pas encore reçu de licence bancaire. En attendant, comme les autres néo-banques le font, GloriFi passe par un partenariat avec un autre établissement. La liste des investisseurs est longue. Aussi fou que cela puisse paraître, la néo-banque dit avoir une valorisation de 1,7 milliard de dollars et souhaite déjà entrer en Bourse.
Dans la liste des “milliardaires réactionnaires” qui ont investi dans GloriFi, comme les appelait le journal Les Echos, on retrouve plusieurs sympathisants de Donald Trump, mais aussi Kenneth Griffin, le fondateur du hedge fund Citadel (bien connu dans l’affaire GameStop). Selon certains, le marché visé par GloriFi serait d’au moins 100 millions d’Américains “qui veulent être libres”. Pour les appâter, la banque a construit son offre autour de ses valeurs, avec une réduction de 10 % sur l’assurance habitation pour tous les propriétaires d’une arme à feu. Attention les yeux : plus fou encore, GloriFi souhaite assurer ses clients s’ils commettent un meurtre, en avançant leurs frais d’avocat.
Sur ses réseaux sociaux, les publications de l’établissement portent toutes sur les valeurs de la néo-banque, qui derrière leur bien-pensance, traduisent des aspirations nationalistes et réactionnaires. À cheval entre une banque et un parti politique, GloriFi ne se cache pas. À l’annonce de son lancement, début octobre, la néo-banque se félicitait d’avoir atteint son objectif d’un mois en seulement 4 jours. Selon la direction, 50 000 personnes auraient ouvertes un compte. Depuis, un article du Wall Street Journal soulignant les déboires de son modèle a quelque peu secoué la startup en interne.
L’instabilité de GloriFi
“Toby Neugebauer a quitté son poste de PDG à la suite d’un article du Wall Street Journal décrivant en détail les débuts mouvementés de l’entreprise”, indiquait un article du journal économique. À l’approche du lancement de la néo-banque, “l’argent des investisseurs avait presque disparu et GloriFi était au bord de la faillite”, expliquaient ses journalistes. Cela dit, Toby Neugebauer ne part pas définitivement de la société mais se place désormais en tant Président exécutif, comme Jeff Bezos l’a fait avec Amazon, lorsqu’il quittait lui aussi son rôle de CEO. Sur les informations du Wall Street Journal, GloriFi a fait la sourde oreille et démenti plusieurs points.
À ce jour, il n’est plus possible d’ouvrir un compte chez GloriFi. Selon la société qui a précisé les raisons de cette limite, elle serait arrivée au maximum de ses capacités pour cette première phase en bêta et qu’elle n’ouvrait pas plus de comptes chèque et épargne. L’explication semble un peu facile. La néo-banque a voulu grossir trop vite en fusionnant avec un SPAC, pour entrer en Bourse le plus rapidement possible. Et cela semble lui porter préjudice, avec conditions non remplies par GloriFi à la société qui lui a fourni le SPAC, DHC Acquisition Corp. La néo-banque a aussi dû annuler certains produits (à cause de problèmes techniques) et licencier quelques dizaines de salariés.
Face à un tel modèle, on préfère nos néo-banques européennes, plus régulées. D’ailleurs, Revolut s’est aussi installée aux États-Unis en plus de détenir aujourd’hui une licence d’établissement de crédit en Europe. Elle est aujourd’hui la néo-banque la plus recherchée en Europe d’après les recherches sur Google. Les clients français (ils sont 2 millions) peuvent ouvrir un compte avec un IBAN français et obtenir tout ce dont ils ont besoin pour en faire un compte principal. Petit clin d’oeil à Peter Thiel qui a investi dans GloriFi, Revolut s’attaque aujourd’hui à PayPal sur la question des paiements en ligne.
Compte courant
Conditions : Aucune
Frais annuels : 0 € • Dépôt initial : 0 €
Dépôt de chèques : ✘ • Dépôt d’espèces : ✘
Carte bancaire
Coût mensuel de la carte : 0 €
Retraits zone euro : Gratuit jusqu’à 200€ par mois • Paiements zone euro : Gratuits
Retraits en devises : Gratuit jusqu’à 200€ par mois • Paiements en devises : Gratuits
Cartes proposées
Paiement mobile
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