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Un voyage rocambolesque en Union soviétique en 1990

Un voyage rocambolesque en Union soviétique en 1990


Après des escales en Suède et en Lettonie, la formation dirigée par Pat Burns a eu un choc culturel important en arrivant à Moscou.

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Une pauvreté visible dans les rues, un hôtel médiocre et une hospitalité douteuse avaient miné le périple de quelques jours de la formation montréalaise dans la capitale russe.

L’autre formation de la LNH qui avait fait la même tournée, les North Stars du Minnesota, avait vécu le même type de traitement. La femme du préposé à l’équipement avait même été agressée sexuellement dans l’ascenseur où l’équipe logeait. Les plaintes avaient été nombreuses, mais rien n’avait été corrigé par leurs hôtes russes.

Les deux équipes avaient pris le premier vol pour revenir en Amérique.

« Ce voyage-là, en URSS, je ne l’ai pas trouvé drôle, avait déclaré Russ Courtnall au confrère Pierre Durocher à son retour à Montréal. Je ne veux jamais remettre les pieds là-bas. Ils ont un retard de 100 ans sur nous.

« Ils ne savent pas où ils s’en vont, autant sur le plan économique que politique. »

Le capitaine Guy Carbonneau avait été encore plus direct.

« Ils ont tout fait pour nous compliquer la vie, avait-il mentionné. L’hôtel était dégueulasse. Et les Soviétiques n’ont jamais tenu leurs promesses. »

Tournée de l’amitié ?

La tournée des Canadiens et des North Stars s’intitulait la Tournée de l’Amitié 90. Il faut croire que les joueurs de la LNH et leurs adversaires soviétiques n’étaient pas au courant.

Dès le premier match perdu au compte de 4 à 1 par le Canadien, l’homme fort Todd Ewen s’était battu avec un adversaire avant d’être expulsé de la rencontre. Sur le plan hockey, les hommes de Pat Burns avaient été dominés dans tous les aspects du jeu par le Dynamo de Moscou.

Ils n’étaient pas au bout de leurs peines. Ce fut pire lors du match suivant contre l’Armée Rouge. Lors d’une défaite de 3 à 2 en prolongation, plusieurs joueurs du Canadien avaient lâché les gants. Une mêlée avait impliqué six joueurs. Gerald Diduck, Shayne Corson et Mike Keane avaient été très actifs.

Vodka et bagarres 

Durant la séquence, Stéphane Richer avait quitté le banc de son équipe pour aller prêter main-forte à ses coéquipiers. Lors de cette escarmouche, 10 joueurs avaient été expulsés de la rencontre, dont sept du Canadien.

Les spectateurs avaient aussi voulu participer à la fête. Ils se sont défoulés en lançant des bouteilles de vodka vers la patinoire. L’une d’elles avait atteint le préposé à l’équipement Eddy Pelchak sur la tête. À ce moment-là, le Canadien avait retraité vers son vestiaire.

Le match s’est finalement terminé avec le but d’Andrei Kovalenko en prolongation.

L’Angleterre avant la coupe Stanley 

Le Tricolore avait disputé deux matchs à Londres en 1992

Le voyage chaotique du Canadien en Union soviétique ne l’avait pas empêché d’accepter l’invitation de la LNH en 1992. Cette fois, il met le cap sur l’Angleterre.

Au menu, deux matchs préparatoires contre les Blackhawks de Chicago au Wembley Arena à Londres.

À ce moment-là, l’ambiance est bien différente. C’est le début de l’ère Jacques Demers à la barre de l’équipe. Il avait succédé à Pat Burns qui avait été embauché par les Maple Leafs de Toronto. Plusieurs mouvements de personnel avaient marqué la saison estivale. Les acquisitions les plus importantes avaient été Brian Bellows et Vincent Damphousse.

Le Canadien a remporté le premier match au compte de 3-2 grâce au brio de Patrick Roy, Stephan Lebeau et Benoit Brunet.

Toutefois, le lendemain, les Hawks étaient repartis avec la coupe Molson et un chèque de 50 000 $ avec un gain de 5 à 4 en tirs de barrage. Patrick Roy avait sauté dans la mêlée pendant la fusillade pour stopper les échappées adverses, mais il n’avait pas eu le dernier mot pour une rare fois.

Une première en 1938

Le souhait de la LNH de voir ses équipes disputer des matchs en Europe ne date pas d’hier. Après des essais infructueux en 1924, 1931, 1932 et 1935, on assiste à la concrétisation du projet en 1938.

Les Canadiens et les Red Wings de Detroit avaient été choisis pour aller disputer une série de neuf matchs en Angleterre et en France.

À ce moment-là, le Tricolore n’avait que 11 joueurs en uniforme, dont Toe Blake. Les neuf autres joueurs étaient demeurés à la maison.

Grâce à Georges Mantha

Le 21 avril, au Empress Hall de Londres, on assiste au premier match de la LNH à l’extérieur de l’Amérique. Les billets étaient au coût de 5 $ canadiens. Le Canadien l’emporte 5 à 4 grâce à deux buts de Georges Mantha.

Après les huit autres matchs au programme, la formation montréalaise remporte la série avec une fiche de 5-3-1 pour obtenir un prix de 1000 livres sterling.

Les voyages du Canadien en Europe

1938 : Série de neuf matchs en Angleterre et en France contre Detroit

21 avril ► Canadien 5 | 4 Red Wings

23 avril ► Canadien 5 | 5 Red Wings

25 avril ► Canadien 10 | 8 Red Wings

27 avril ► Canadien 3 | 4 Red Wings

29 avril ► Canadien 7 | 5 Red Wings

5 mai ► Canadien 6 | 3 Red Wings

7 mai ► Canadien 5 | 10 Red Wings

10 mai ► Canadien 5 | 4 Red Wings

14 mai ► Canadien 2 | 5 Red Wings

1990 : Cinq matchs en Suède, Union soviétique et Lettonie

Stockholm10 septembre ► Canadien 7 | 1 AIK Solna 

Leningrad 12 septembre ► Canadien 5 | 3 Leningrad

Riga 14 septembre ► Canadien 4 | 2 Dynamo Riga

Moscou 18 septembre ► Canadien 1 | 4 Dynamo Moscou

Moscou 19 septembre ► Canadien 2 | 3 Armée rouge (prolongation)

1992 : Deux matchs en Angleterre

Wembley Stadium 12 septembre ► Canadien 3 | 2 Blackhawks

Wembley Stadium 13 septembre ► Canadien 4 | 5 Blackhawks (en tirs de barrage)



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