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Un rouleau compresseur à stopper

Un rouleau compresseur à stopper


Pas une équipe de la conférence ontarienne n’a trouvé de solution devant le rouleau compresseur qu’est l’attaque au sol des Mustangs de l’Université Western. Le Rouge et Or est en mission pour être le premier à prouver que cette offensive n’est pas infaillible.

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La redoutable efficacité de la ligne offensive des Mustangs et de leurs porteurs de ballon a maintes fois été louée cette saison. Et avec raison.

L’attaque terrestre des Mauves, c’est une moyenne de 292 verges par match, pour un total de 2336 verges durant la saison. C’est aussi 24 touchés marqués en grande majorité par le monstre à deux têtes formé des porteurs de ballon Keon Edwards et du Québécois Édouard Wanadi. 

Le premier a d’ailleurs été joueur élu par excellence en Ontario en vertu d’une saison flamboyante où il a inscrit neuf touchés et amassé 1032 verges de gains en huit matchs.

Edwards et Wanadi ont respectivement terminé premier et cinquième au pays pour la course. 

La présence de Wanadi au match de samedi est loin d’être certaine. L’entraîneur-chef Greg Marshall a indiqué jeudi que son joueur se trouvait à Montréal et qu’il ne s’attendait pas à le voir sur le terrain.

Ne pas surestimer

Alors, quelle solution reste-t-il au Rouge et Or pour limiter les dégâts ? Glen Constantin estime que ses joueurs sont en mesure d’abattre le dur boulot et croit les avoirs bien préparés pour ce défi. Surtout, il ne faut pas faire l’erreur de mettre son rival sur un piédestal non plus.

« On s’en va là-bas avec les meilleures intentions au monde. Je pense qu’on peut faire de belles choses. C’est pas la première fois qu’on joue cette équipe-là. Il ne faut pas les surestimer, mais il ne faut pas les sous-estimer. »

Le secondeur intérieur Alec Poirier est de ceux qui risquent d’avoir un après-midi chargé en raison des façons de faire des Mustangs. Il ne fait pas de doute dans l’esprit du joueur de deuxième année qu’il faudra mettre les bouchées doubles pour freiner le porteur vedette des Mustangs.


Le secondeur intérieur Alec Poirier durant la pratique de mercredi, à Québec.

Photo Stevens Leblanc

Le secondeur intérieur Alec Poirier durant la pratique de mercredi, à Québec.

« Il est rapide. Il est grand et gros. Il ne tombe pas à terre facilement. On peut pas faire un plaqué de hockey avec l’épaule et espérer qu’il tombe », a-t-il fait savoir. 

Longues séries offensives espérées

Pour le plaqueur défensif Jean-William Rouleau, il s’agit assurément « de la meilleure ligne à l’attaque » et du « meilleur porteur de ballon » que ses coéquipiers auront vus cet automne. 


Le plaqueur défensif Jean-William Rouleau.

Photo Stevens Leblanc

Le plaqueur défensif Jean-William Rouleau.

Il espère d’ailleurs un coup de main de son offensive. Si elle peut aligner quelques longues séries à l’attaque, Rouleau et ses potes de la ligne défensive auront de meilleures chances de s’acquitter de leur tâche.

« Arrêter la course, c’est très taxant pour un front défensif. Si notre attaque peut faire de longues séries à l’offensive, nous, on a le temps de se reposer et d’arriver frais pour leur nouvelle séquence », a-t-il noté.

Devant l’ampleur du défi, le vétéran suggère de « retourner à la base ». 

« Ça va être à nous de bien faire les choses sans trop se compliquer la vie. Toute la base de la technique, le footing, le leverage, ça va être de retourner là-dedans et de ne manquer aucune de nos opportunités. Si on fait ça, on devrait bien s’en sortir. »

« Solide » et « intense »

Reste à voir qui gagnera la guerre de tranchées entre la ligne offensive et défensive 

Greg Marshall, lui, croit qu’il a entre les mains sa meilleure ligne à l’attaque depuis 2017, années où les Mustangs ont remporté la coupe Vanier contre le Rouge et Or.

Alec Poirier a lui aussi vanté cette ligne offensive. « Elle est solide, elle est intense. Leurs joueurs de ligne offensive n’arrêteront pas avant que ce soit sifflé. »

Mais peu importe l’opinion de Marshall, Poirier ne s’en fait pas. « Nous, on s’en va là pour jouer un match et le gagner. C’est tout ! »

Voilà qui a le mérite d’être clair.

Une redoutable défensive dans l’ombre de l’attaque

Originaire de Lévis, la recrue Jordan Béland s’est établie comme partant cette saison

La puissante attaque au sol des Mustangs de l’Université Western a vu les projecteurs se braquer sur elle cette saison et a presque relégué dans l’ombre la défensive du club. Il ne faut toutefois pas faire l’erreur de le sous-estimer, car la défense reste « une pièce maîtresse » de l’équipe.

La recrue québécoise Jordan Béland n’a aucun problème à voir l’offensive occuper le plancher de danse puisqu’elle ne fait « rien de comparable à ce qu’ils font sur le terrain », souligne l’athlète originaire de Lévis et produit des Titans de Limoilou. 


Le Québécois Jordan Béland en était à une première saison dans les couleurs des Mustangs de l’Université Western.

Photo courtoisie Brandon VandeCaveye, Western Mustangs

Le Québécois Jordan Béland en était à une première saison dans les couleurs des Mustangs de l’Université Western.

« On les voit aller et c’est beau à voir. C’est le fun. Mais je pense aussi qu’on a le respect des équipes de l’Ontario. C’est bien correct. Si on se fait regarder un petit peu de haut, on peut surprendre le monde. »

En deux matchs de séries, Béland a réussi deux plaqués et un demi-sac du quart. Il a surtout forcé un échappé et recouvré deux ballons perdus par l’adversaire.

« Aucun complexe »

L’Université Western a terminé au premier rang de la conférence ontarienne pour le nombre de verges accordées par match en moyenne avec 271,1. Ses adversaires n’ont marqué qu’une moyenne de 14,4 points par match cet automne. Les joueurs ont uni leurs efforts pour réaliser 10 interceptions et 23 sacs du quart.

Son coéquipier Olivier Ruest abonde dans le même sens. Le secondeur recrue sait bien que la course est « le pain et le beurre de l’équipe », mais qu’elle n’a aucun complexe à passer le ballon.

« Notre défense, elle est un peu dans l’ombre. Mais à quelque part, tous ceux qui connaissent le football sont capables de réaliser que c’est une pièce maîtresse de notre équipe. »

Il gagne sa place rapidement

Cette défensive a beau ne pas manquer de joueur talentueux, cela n’a pas empêché Béland d’y faire sa place. Et plus rapidement qu’il ne s’y attendait.

« Je suis arrivé ici et j’ai tout de suite compétitionné pour un poste de partant. J’ai été capable de gagner ma place et ça a fait en sorte que j’ai joué beaucoup à la défensive », raconte-t-il avant de sagement rappeler qu’il avait encore de la place à l’amélioration.

« Je ne pense pas que j’ai rempli les souliers des gars qui sont partis l’année passée », a-t-il humblement ajouté en faisant référence à Nicolas Thériault et Deionte Knight. Mais je pense que j’ai bien fait pour ma première saison. »

Privé d’un dernier entraînement au stade des Mustangs

Les joueurs du Rouge et Or devront faire l’impasse sur leur dernier entraînement avant le match, prévu vendredi matin. La raison ? Les Mustangs les ont logés à une heure de route du Stade Alumni.

Les chambres d’hôtel se font très rares dans la région de London cette semaine et la semaine prochaine. Et tout semble indiquer que les Mustangs ont patienté un peu trop longtemps avant de s’assurer d’offrir un toit à la visite.

Conséquence, la routine de la veille du match sera chamboulée. Le Rouge et Or ne sera pas présent au traditionnel point de presse tenu la veille de la Coupe Mitchell. Pas plus qu’il ne foulera le terrain du Stade Alumni pour s’y entraîner une dernière fois avant la rencontre. 

L’hôtel de l’équipe est situé sur les rives du lac Huron, à environ une heure de route au nord-ouest de London.

« Je pense que c’est une équipe qui aurait dû prévoir à mon avis. C’est une équipe qui est numéro un depuis quasiment deux années de suite. Tu prévois un hôtel en conséquence. Je ne suis pas là pour faire des excuses, je ne suis pas là pour faire des plaintes, je suis là pour gagner une game », a indiqué l’entraîneur-chef, Glen Constantin, quelques instants avant de grimper dans l’un des deux autobus.

Être prêt

Du déjà-vu pour Constantin, qui trouvera le moyen de faire bouger ses joueurs malgré tout. Et tous les moyens seront bons pour y arriver.

« On va faire des choses comme on a déjà fait dans le passé, comme à Saskatchewan dans l’hôtel. On va tasser des meubles dans la salle de réception et on va avoir un walk-trough. »

Le pilote du Rouge et Or a tenu à rappeler à ses joueurs qu’il ne fallait pas se laisser déconcentrer par ces changements de dernière minute.

« Comme je dis aux joueurs, qu’on couche dans une tente, qu’on couche dehors, ça ne me dérange pas. L’important c’est que samedi on soit prêt. »



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