La question posée était : la Pologne doit-elle annexer l’ambassade russe. Et trois réponses – toutes des « oui » – étaient possibles.
Un vote a forte portée symbolique. Plusieurs ONG ont organisé samedi un référendum fictif sur l' »annexion » de l’ambassade de Russie à Varsovie pour protester sur un mode humoristique contre les actions de ce pays en Ukraine.
« Les annexions sont à la mode en cette saison. Les Russes ont ‘annexé’ des territoires occupés en Ukraine », ont expliqué les organisateurs de cette « consultation » dans un communiqué. « Nous avons décidé de suivre cette voie et d’organiser un référendum sur l’annexion de l’ambassade de Russie… à Varsovie », ont-ils poursuivi.
« Terrorussia »
Ces ONG ont également fait référence à une plaisanterie virale sur les médias sociaux dans laquelle il est proposé aux Tchèques de s’emparer de l’enclave russe de Kaliningrad.
La blague tchèque et l’initiative polonaise ont toutes deux été inspirées par la récente annonce par Moscou de l’annexion de quatre régions ukrainiennes à la suite de référendums qualifiés de « simulacres » par les Occidentaux.
Brandissant le drapeau ukrainien bleu et jaune et des pancartes avec des slogans tels que « Terrorussia », « Bas les pattes de l’Ukraine ! » et « Arrêtez ce mal ! », quelque 3000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à ce référendum fictif à Varsovie.
La file d’attente pour voter s’étendait jusqu’à la rue abritant la somptueuse ambassade de Russie, devant laquelle l’urne avait été placée. La question posée était : la Pologne doit-elle annexer l’ambassade russe. Et trois réponses – toutes des « oui » – étaient possibles.
« C’est une idée beaucoup plus démocratique que ces référendums sur le territoire ukrainien qui se sont déroulés sous les (balles des) fusils et les missiles », a comment auprès de l’AFP Mariia Volkolup, une avocate ukrainienne de 33 ans vivant dans la capitale polonaise.
De nombreux votes
Les organisateurs du « référendum » ont proposé que le bâtiment de l’ambassade serve à l’hébergement de réfugiés, soit transformé en un centre culturel, un zoo et ou même en toilettes publiques.
Grigori, un Russe qui a quitté Moscou en août, y a pris part car, a-t-il dit à l’AFP, il « condamne cette guerre livrée par (le président russe Vladimir) Poutine » et veut ainsi montrer que « tous les Russes ne la soutiennent pas ».
Cet homme de 46 ans, qui a déménagé à Varsovie parce qu’il se sentait complice de la guerre en restant en Russie, s’est félicité de cette démarche moqueuse.
« C’est une bonne idée (…). Je pense qu’il ne faut jamais perdre son sens de l’humour. Parce que les guerres sont déclenchées par des gens très, très sérieux », a-t-il lâché.
Les organisateurs de l’événement ont assuré qu’ils enverraient une lettre ouverte aux dirigeants polonais pour leur demander d’expulser l’ambassadeur de Russie.