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« Un plan d’urgence pour une meilleure résilience à l’égard de l’eau est nécessaire »

« Un plan d’urgence pour une meilleure résilience à l’égard de l’eau est nécessaire »



Le plan présenté par le président de la République le 30 mars a été très attendu, mais a malheureusement été très décevant. En effet, à part la mise en place timide d’une tarification progressive pour la ressource, la plupart des 53 mesures présentées ne font que rattraper le retard pris dans la mise en œuvre de la directive-cadre européenne sur l’eau 2000/60/CE ou du règlement 2020/741 sur la réutilisation de l’eau, ce qui est très loin des préconisations du GIEC ou du Haut Conseil pour le climat.

Le rapport public annuel de la Cour des comptes ne s’est pas trompé à ce sujet. Dans son chapitre 6, il relève que l’organisation actuelle ne convient pas aux enjeux de la gestion qualitative de l’eau. Il s’inquiète de notre capacité nationale à atteindre le bon état des masses d’eau d’ici à 2027, objectif issu de la directive-cadre européenne sur l’eau 2000/60/CE. Nous risquons de ne pas respecter nos engagements, tout comme sur la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, ce qui est très préoccupant.

L’eau étant la seule ressource non substituable nécessaire à la vie, il est primordial de bien la gérer pour prévenir les conflits d’usage et maintenir la paix au quotidien sur les territoires. Il y a une urgence forte à agir rapidement.

L’année 2022 a été marquée par une terrible sécheresse qui nous a permis de prendre conscience de ce que signifie le dérèglement climatique au quotidien. Nous avons aussi réalisé le niveau d’impréparation du pays et l’importance des démarches pour anticiper les conséquences du dérèglement climatique grâce à une inflexion importante des politiques territoriales et sectorielles.

Dès septembre 2021, Green Cross avait anticipé l’urgence d’une meilleure « résilience EAU via les territoires » et élaboré quatorze propositions que 150 organisations se sont engagées à déployer selon trois axes : construction collective de la gestion territoriale et démocratique de l’eau ; renforcement et effectivité de la gestion et de l’usage de la ressource ; reconnaissance et promotion des multiples vies de l’eau par une gestion inclusive.

Ces quatorze propositions incluent la transparence institutionnalisée des politiques de l’eau ; la création d’un indicateur d’empreinte eau, d’un observatoire et d’une Haute autorité de l’eau ; une approche pacifiée de la coopération liée à l’eau ; une gestion circulaire et optimisée de la ressource ; la promotion des solutions fondées sur la nature. De manière générale, il est urgent de prendre davantage en compte l’eau dans les enjeux climatiques et environnementaux.

La bonne gestion de l’eau est un enjeu majeur pour notre société et pour notre planète. Il est nécessaire d’agir de manière concrète pour atteindre l’objectif de bon état des masses d’eau en 2027 et pour préserver cette ressource précieuse pour les générations futures.

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