Une mère de famille des Laurentides appelle les propriétaires de chiens à la vigilance après que son bambin de cinq ans ait été défiguré au début du mois de septembre par un grand danois qui devait pourtant être muselé en présence d’enfants.
«Si on avait su que c’était un chien agressif, on aurait pu prendre des précautions avec les enfants dans la cour. Ça aurait été de mettre la muselière, de l’attacher», déplore Sara Boisclair.
Dans la journée du 7 septembre, son fils Madden s’amusait chez un ami avec d’autres copains à Mont-Laurier lorsque Piston, un grand danois, l’a approché. Il s’agit d’ailleurs d’une race reconnue pour sa douceur.
«Ils pensaient que le chien allait le licher, parce qu’il n’a pas jappé, et finalement, il l’a attaqué», résume Mme Boisclair.
Un des jeunes a dû frapper la bête à coups de balai afin de stopper l’agression. Les adultes sur place ont ensuite trouvé l’enfant avec le visage couvert de sang avec de profondes lacérations.
Un ophtalmologue et une plasticienne ont travaillé pendant plus de cinq heures en salle d’opération sur les plaies de Madden, qui a failli perdre son œil.
«Il a un tube dans son œil qui remplace le canal lacrymal pour les larmes, indique Sara Boisclair. Il a été très chanceux, selon les médecins, que son œil n’ait pas plus été atteint que ça.»
Recommandations
La maman de cinq enfants a par ailleurs été troublée d’apprendre que dans la dernière année, une intervenante en comportement canin avait recommandé à ce que le chien soit muselé ou isolé en présence d’enfants.
Selon nos informations, le grand danois, qui a été euthanasié, a fait preuve d’agressivité auprès des enfants avec qui il vivait à plusieurs reprises.
Courtoisie Sara Boislcair
Sa propriétaire, qui a refusé de parler au Journal, avait consulté une experte après qu’un des jeunes ait été blessé.
«Les propriétaires qui font évaluer leur chien et qui ont des recommandations, c’est important que ça soit suivi», insiste Sara Boisclair, qui comme le père de Madden, pourra compter sur une campagne de financement pour couvrir les dépenses engendrées par l’attaque pendant son absence du travail.
Déni
La majorité des maîtres ont de la difficulté à reconnaître que leur animal ait un potentiel de danger, mentionne Sonia Bérubé, intervenante en comportement canin.
Peu importe les habitudes générales du molosse, il faut demeurer aux aguets, ajoute-t-elle.
«Un chien, c’est un chien. C’est un animal qui a des dents, qui a ses qualités et ses défauts. Il faut l’accepter comme il est, et le voir comme il est», relativise Mme Bérubé.
