L’armée russe a fait savoir, mercredi, qu’elle avait envoyé un avion de chasse pour intercepter un appareil de la marine allemande qui s’approchait de la frontière de la Russie au-dessus de la mer Baltique. La marine allemande avait détecté la présence de l’appareil russe et avait signalé qu’il s’agissait d’un comportement «inhabituel». Le ministère de la Défense russe a précisé que l’appareil allemand n’avait pas violé la frontière de la Russie et que le Su-27 qui avait été envoyé pour intercepter l’appareil allemand était rentré en toute sécurité à son aérodrome d’origine. Ces incidents se multiplient depuis plusieurs années, en particulier dans les régions de la mer Baltique et de la mer Noire.
Ces incidents impliquant des avions russes et des appareils de pays de l’OTAN se sont multipliés ces dernières années, avant même le début du conflit en Ukraine. Ils ont souvent eu lieu au-dessus de la mer Baltique, mais également en mer Noire et ailleurs. En mars, l’aviation russe avait intercepté un drone américain Reaper MQ-9 en mer Noire, qui s’était écrasé dans les eaux. L’incident avait provoqué une brève escalade des tensions entre Washington et Moscou.
L’appareil allemand détecté par les services de contrôle de l’espace aérien russe au-dessus de la mer Baltique était un P-3C Orion de la marine allemande. Un chasseur Su-27 a décollé et identifié l’appareil comme étant «un avion de patrouille de base P-3C Orion de la marine allemande». À la suite de l’arrivée de l’engin russe, «l’avion militaire étranger s’est éloigné de la frontière de la Russie et le chasseur russe est retourné en toute sécurité à son aérodrome d’origine», a ajouté le ministère.
La marine allemande avait signalé qu’elle avait détecté la présence d’un avion russe à ses côtés et qu’il s’agissait d’un comportement «inhabituel». Cependant, elle n’a pas précisé si l’ampleur de la proximité de l’avion russe était plus importante que d’habitude. Ces incidents sont devenus courants ces dernières années, provoquant de l’inquiétude et de l’agitation chez les membres de l’OTAN, de plus en plus préoccupé par le comportement agressif de la Russie.
Cet incident a lieu alors que les relations entre la Russie et les pays occidentaux sont de plus en plus tendues. Les pays occidentaux ont accusé la Russie de soutenir les séparatistes dans l’est de l’Ukraine et de violer les accords de paix de Minsk. De plus, la Russie a été accusée d’avoir orchestré une série d’attaques de grande envergure dans le monde entier, notamment en Europe et aux États-Unis. Le Kremlin a toujours nié ces accusations, arguant que les pays occidentaux cherchaient à détourner l’attention de leurs propres problèmes internes à l’aide d’une rhétorique antirusse.
En mars dernier, la Russie avait également annoncé qu’elle avait testé avec succès un missile balistique intercontinental «avancé», appelé Sarmat. Le président russe, Vladimir Poutine, avait déclaré que le missile était capable d’échapper à toute forme de défense antimissile et qu’il rendrait obsolète le système de défense antimissile américain. De plus, la semaine dernière, une vidéo montrant un prisonnier ukrainien décapité avait circulé, choquant le monde entier et suscitant l’indignation des États-Unis et de l’UE. Cette vidéo a été largement considérée comme une tentative de la part de la Russie de semer la peur et l’incertitude en Ukraine et dans les pays occidentaux.
La multiplication des incidents entre la Russie et les pays de l’OTAN est un sujet d’inquiétude pour les responsables occidentaux. Les tensions entre les deux camps sont à leur plus haut niveau depuis la fin de la guerre froide. La Russie a clairement fait savoir qu’elle ne tolérera pas le déploiement de troupes ou d’armes près de ses frontières, tandis que les États-Unis et l’OTAN ont affirmé leur intention de défendre leurs alliés en cas d’agression russe. Les analystes estiment toutefois que ce genre d’incidents ne représente pas une menace immédiate, mais qu’ils contribuent à alimenter une situation déjà tendue qui pourrait potentiellement dégénérer.
