Une enquête sur une cellule de vendeurs de crack a finalement mené les policiers à démanteler un petit groupe qui se serait en plus adonné au trafic d’armes à feu.
• À lire aussi – Fusillades: la mairesse Plante hausse le ton face à Ottawa
«On a ici une pléthore d’armes à feu, c’est des gens qui se mettent ensemble pour offrir des armes à feu dans un contexte montréalais qu’on ne peut ignorer», a commenté vendredi la juge Joëlle Roy au palais de justice de Montréal.
La magistrate s’exprimait dans le dossier de Jacky St-Jean, Kelly Nicky Bienaimé, Abdelnour Farsi et Cherif Mahamat Ali, quatre individus âgés de 19 à 29 ans arrêtés le 6 septembre à la suite d’une opération d’infiltration.
L’enquête avait débuté des mois plus tôt, à la suite d’informations de source voulant que St-Jean, surnommé «Skinny», opérait un réseau de trafic de crack.
Un agent double avait été mis à contribution, réussissant à infiltrer le groupe.
Au fur et à mesure que l’enquête a avancé, il s’est avéré qu’en plus des stupéfiants, se cachait aussi de la vente d’armes par des jeunes montréalais, selon la poursuite.
Revolver à 4500 $
Ainsi, St-Jean aurait eu un contact capable de lui vendre des armes «propres», c’est-à-dire jamais utilisées, ou des «sales» qui ont déjà servi à commettre des crimes.
«Il ajoute avoir un autre contact qui peut lui avoir une arme à 4500 $», indique le précis des faits déposé à la cour.
L’agent d’infiltration s’est ainsi fait offrir un revolver .357, avec munitions, ou encore deux pistolets semi-automatiques. L’accusé Bienaimé lui aurait ensuite proposé un pistolet de calibre .45, ainsi qu’un revolver .44.
«Il s’est aussi fait offrir des prostituées», a noté la juge.
Tout cela a culminé jusqu’au moment où les accusés ont été arrêtés par le groupe tactique d’intervention de la police de Montréal.
Dans une boîte à chaussures
Dans l’un des véhicules, les policiers ont trouvé une boîte à chaussures contenant une arme à feu destinée à la vente.
Il s’agissait d’un revolver Taurus 4410 capable de tirer des munitions de chasse ou de calibre .45, qui est aussi appelé «Le juge» en raison de son utilisation alléguée par certains magistrats en Floride pour se défendre dans leur salle d’audience.
Accusés notamment de trafic d’armes à feu, trois d’entre eux ont demandé à être libérés sous caution, vendredi.
La juge a toutefois rejeté leur demande, en soulignant que cela minerait la confiance du public envers la justice, d’autant plus que Montréal est la proie d’événements violents par arme à feu.
Ils reviendront à la cour dans les prochaines semaines pour la suite des procédures.