LE CHOIX DE TIM WALZ PEUT RASSURER UNE AMÉRIQUE RURALE ASSEZ HOSTILE AUX DÉMOCRATES
Le week-end du 3-4 août, lors de la campagne présidentielle américaine, Kamala Harris a choisi Tim Walz comme colistier, écartant ainsi Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie. Walz, représentant à la Chambre pendant douze ans et actuellement gouverneur du Minnesota, a été sélectionné après avoir été parmi les six finalistes en lice. Le choix de Walz a surpris de nombreux observateurs, car il ne représente pas le renouveau générationnel auquel on aurait pu s’attendre.
UNE DÉCISION SUBJECTIVE
La composition d’un « ticket » présidentiel est souvent basée sur des critères subjectifs. Selon des indiscrétions citées dans Politico, Harris et Walz ont bien connecté, contrairement à Harris et Shapiro. Caractérisé comme un nouveau héros de la gauche progressiste, Walz a su enthousiasmer la base démocrate. Cependant, à 60 ans, sa candidature ne symbolise pas le renouveau générationnel, contrairement à d’autres candidats plus jeunes.
UN PROFIL CONTROVERSÉ
Walz dirige le Minnesota, un État qui n’est pas déterminant pour la victoire électorale finale. Contrairement à Shapiro, dont la Pennsylvanie est un État-clé avec une forte influence sur le résultat final. De plus, le positionnement politique de Walz à gauche ne semble pas idéal pour équilibrer le ticket vers le centre et rassurer les modérés et indépendants. Shapiro aurait pu attirer un électorat plus large comprenant des indépendants et des républicains anti-Trump.
DES AVANTAGES NON NÉGLIGEABLES
Shapiro jouissait d’une popularité élevée en Pennsylvanie et avait la capacité de travailler avec les républicains. Cependant, ses positions sur le Proche-Orient et ses prises de position sévères envers certaines manifestations propalestiniennes ont suscité des réactions diverses. Ces aspects auraient été appréciés par certains électeurs clés, tels que les blancs suburbains plus âgés et les juifs mal représentés par les démocrates.
UN ÉLARGISSEMENT PROBABLE DE L’ÉLECTORAT
Shapiro aurait pu attirer des électeurs hésitants à voter pour Harris, notamment des républicains anti-Trump et des indépendants. Ses positions politiques auraient pu jouer en sa faveur pour rassurer une partie de l’électorat. Cependant, il reste incertain si ces oppositions auraient été rédhibitoires pour des électeurs prêts à soutenir Harris.
Il est intéressant de noter que, malgré ces considérations, Harris a finalement opté pour Walz, plaçant ainsi sa confiance en la capacité de ce dernier à compléter son équipe de campagne. Le choix difficile entre Shapiro et Walz s’est donc soldé en faveur de ce dernier. Pour plus d’informations sur le contexte politique actuel aux États-Unis, vous pouvez consulter l’article suivant : Daniel Schlozman, politiste : aux Etats-Unis, « le Parti démocrate n’est pas aussi désuni qu’on le dit »
