Côme-Bergame en 2021, Bergame-Côme cette année : peu importe le sens du parcours du Tour de Lombardie, la vainqueur s’appelle toujours Tadej Pogacar. Un an après son premier succès sur la classique des feuilles mortes, le cycliste slovène a réitéré sa performance en remportant la 116e édition, samedi 8 octobre, devant Enric Mas (Movistar) et Mikel Landa (Bahrain-Victorious). A 24 ans, il décroche le troisième Monument (les cinq épreuves d’un jour les plus prestigieuses) de sa carrière après avoir ouvert son compteur sur Liège-Bastogne-Liège, en 2021.
« C’est vraiment incroyable de revenir ici et de gagner à nouveau, s’est-il réjoui après l’arrivée. Tout s’est passé comme on le voulait. Je savais qu’aujourd’hui, j’avais de bonnes jambes. » Elles lui ont permis de réussir le premier doublé sur l’épreuve depuis l’Espagnol Joaquim Rodriguez en 2012 et 2013.
Le plus fort, c’est Pogacar ! Le Slovène remporte le Tour de Lombardie pour la deuxième fois. Il s’impose devant Ma… https://t.co/mwiK1F8TPz
Le coureur de l’équipe UAE Team Emirates recroisait Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) pour la première fois depuis la victoire de ce dernier sur le Tour de France. Mais de duel, il n’y a finalement pas eu. Quand Tadej Pogacar a attaqué dans le Civiglio (4 km à 10 % de pente moyenne), le Danois n’a pas réussi à suivre. Seuls Enric Mas et Mikel Landa, à retardement, ont pris la roue du Slovène.
Malgré plusieurs attaques successives entre « Pogi » et Mas, la décision s’est finalement jouée dans un sprint à deux. Rapide dans cet exercice, le double vainqueur du Tour de France n’a laissé aucune chance à l’Espagnol, pourtant en grande forme sur cette fin de saison à l’image de sa victoire devant Pogacar sur le Tour d’Emilie, le 1er octobre.
Un travail d’équipe remarquable
Mais le natif de Komenda (Slovénie) était bien le plus fort, dans la foulée de son succès, mardi, sur les Trois vallées varésines. Il a surtout pu compter sur un travail remarquable de ses équipiers. Joao Almeida a lancé les hostilités à plus de soixante kilomètres de l’arrivée, dans l’ascension de la Madonna del Ghisallo (8,7 km à 5,4 %) avant que Davide Formolo ne le propulse à vingt kilomètres de Côme. Une accélération fatale pour Julian Alaphilippe (51e, Quick-Step Alpha Vinyl) ou Vincenzo Nibali (24e, Astana), qui disputait la dernière course de sa carrière.
En levant les bras pour la seizième fois de la saison, Tadej Pogacar conclut l’année avec le plus de succès au compteur devant le champion du monde Remco Evenepoel (15 victoires, Quick-Step Alpha Vinyl). « C’est une saison presque parfaite », a-t-il estimé après le passage de la ligne.
S’il n’a pas remporté un troisième Tour de France consécutif, il a empoché trois victoires d’étape sur les routes françaises tout en signant de jolis succès aux Strade Bianche ou au Grand Prix de Montréal. De plus, le Slovène – cinquième de Milan-San Remo et quatrième du Tour des Flandres – a montré qu’il faudrait, à l’avenir, compter sur lui sur tous les terrains.
Deux Français sont entrés dans le top 10 : Rudy Molard (8e, Groupama-FDJ) et Romain Bardet (9e, DSM). « C’est pas mal parce que je n’étais pas super bien, a admis ce dernier sur Eurosport. J’ai souffert, c’était un peu poussif. » Pour l’ultime course de sa carrière, l’Espagnol Alejandro Valverde (Movistar) a pris la sixième place d’une course qui se refuse encore à lui. « Je quitte le cyclisme professionnel avec une bonne place », s’est satisfait le Murcian après l’arrivée.