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Au brésil, la sénatrice Simone Tebet, arrivée troisième du premier tour de la présidentielle et qui pèse près de cinq millions de voix, a annoncé, mercredi, son soutien à Lula face à Jair Bolsonaro en vue du second tour du scrutin, prévu le 30 octobre.
Luiz Inacio Lula da Silva peut compter sur le soutien de la sénatrice de centre droit, Simone Tebet. Très courtisée après avoir obtenu le troisième score du premier tour de la présidentielle brésilienne (4 % des voix), elle a annoncé, mercredi 5 octobre, son ralliement à Lula (gauche) face à Jair Bolsonaro (extrême droite).
« Je voterai pour Luiz Inacio Lula da Silva car je reconnais en lui un engagement pour la démocratie et la Constitution que je ne reconnais pas chez le président » Bolsonaro, a déclaré Simone Tebet, 52 ans, lors d’un discours face à la presse dans un hôtel de Sao Paulo.
« Je ne voterai pas blanc, être neutre serait pécher par omission », a ajouté cette fervente catholique, tandis que son parti, le MDB, n’avait pas donné de consigne, préférant laisser ses membres « suivre leur conscience ».
Pelo meu amor ao Brasil, à democracia e à Constituição, pela coragem que nunca me faltou, não anularei meu voto, não votarei em branco. +
— Simone Tebet (@simonetebetbr) October 5, 2022
Vote utile
La sénatrice, qui pèse près de cinq millions de voix, a toutefois critiqué l’ancien président de gauche (2003-2010) pour avoir « appelé au vote utile sans présenter de propositions concrètes face aux vrais problèmes du Brésil ».
Mais elle a surtout tiré à boulets rouges sur le bilan de Jair Bolsonaro. « Ces quatre dernières années, le Brésil a été abandonné à la haine et la discorde. Le déni a retardé l’achat de vaccins (anti-Covid), les armes ont pris la place des livres », a lancé cette avocate de formation.
L’an dernier, elle avait joué un rôle central dans la Commission d’enquête du Sénat qui a rendu un rapport accablant sur la façon dont le gouvernement a géré la pandémie.
Lula a enregistré un autre soutien de poids mercredi : celui de son prédécesseur à la présidence, Fernando Henrique Cardoso (centre droit, 1995-2002).
« FHC » a annoncé sur Twitter qu’il allait voter pour son adversaire des présidentielles de 1994 et 1998, qui incarne selon lui « le combat pour la démocratie et l’inclusion sociale ».
Voter « pour la démocratie
« Merci pour votre vote et votre confiance. Le Brésil a besoin de dialogue et de paix », a répondu Lula sur le même réseau social.
Une semaine avant le premier tour, « FHC » avait appelé à voter « pour la démocratie », mais n’avait pas cité le nom de l’ex-président de gauche.
Lula a obtenu dimanche 48,4 % des voix, devant Bolsonaro, dont le score a été meilleur que prévu, avec 43,2 %.
Le président d’extrême droite a engrangé des soutiens importants mardi, notamment celui de l’ancien juge anticorruption Sergio Moro, son ex-ministre de la Justice, qui avait pourtant démissionné avec fracas en 2020.
Jair Bolsonaro a également été soutenu par les gouverneurs des trois États les plus peuplés du pays : Sao Paulo, Minas Gerais et Rio de Janeiro (sud-est), auxquels se sont ajoutés, mercredi, ceux du Parana (sud) et du District fédéral de Brasilia (centre-ouest).
Avec AFP