MONTRÉAL | Le match entre le Rouge et Or et les Stingers de Concordia avait beau n’avoir aucun enjeu, les joueurs se sont tout de même assurés de le faire passer à l’histoire samedi après-midi.
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Les spectateurs présents au Stade Concordia en ont eu pour leur argent dans un duel qui s’est terminé 37 à 24 à l’avantage du Rouge et Or et qui servait essentiellement de préparation pour la demi-finale de la semaine prochaine.
Le receveur de passes Kevin Mital s’est d’abord assuré d’inscrire son nom dans le grand livre des records du football universitaire québécois grâce à ses deux passes de touché.
Avec 12 majeurs inscrits cet automne, il égale le record de tous les temps du RSEQ pour le plus de touchés en une saison.
L’explosif numéro 8 compte désormais 19 touchés par la passe en carrière, un record chez le Rouge et Or.
Arnaud Desjardins n’est pas en reste. Avec trois passes de touché, il boucle l’année avec un total de 20, soit la deuxième meilleure saison pour un quart-arrière de l’UL. Le quart-arrière a connu une autre excellente journée au bureau avec 29 de ses 41 passes complétées et des gains aériens de 450 verges.
Ces exploits individuels n’ont toutefois pas permis de camoufler la déception qui habitait certains joueurs et l’entraîneur-chef Glen Constantin.
Pas satisfait
Le pilote du Rouge et Or n’était pas satisfait de l’effort fourni. La combinaison d’un « gros match émotif contre Montréal » il y a deux semaines, la semaine de congé et le fait que la rencontre était sans enjeu ont eu un effet sur ses joueurs.
« Tu fais appel à leur esprit de compétiteur et je pense qu’on n’a pas bien répondu. Quand on a fait face à de l’adversité, on n’a pas bien agi. On a pris beaucoup de punitions d’indiscipline. Ce sont des choses qu’on va corriger cette semaine », a-t-il débité.
Constantin avait demandé à ses joueurs de s’assurer de créer un assez grand écart de points pour lui permettre d’accorder un peu de repos à ses partants, chose qui n’a pas été respectée.
« On a fait des belles affaires quand même, mais il n’y a eu aucune constance. […] Il faut les ramener. Il faut leur montrer que tu ne peux pas juste jouer au ballon. Il y a des techniques à suivre et il y a des choses qu’il faut faire. »
Puni pour sa célébration
Après avoir été intercepté dans la zone des buts sur la première série offensive, Arnaud Desjardins a su se racheter par deux passes de touché à Kevin Mital. Sur le deuxième majeur, un long jeu de 47 verges, Mital s’est permis de célébrer en rentrant de reculons dans la zone des buts. Une coquetterie qui lui a valu une pénalité pour conduite antisportive.
« Ils flag tellement pour rien dans cette ligue-là ! Des fois je me fais flag quand je spike [le ballon], des fois je me fais pas flag quand je spike. Là, je rentre dans la zone des buts de reculons en marchant et je me fais flag. Je pense qu’ils auraient bien des affaires qu’ils auraient pu flaguer autres que ça. C’est eux qui décident », a-t-il laissé tomber, déçu d’avoir vu l’équipe sortir « un peu slow » en début
de rencontre.
« Le Jésus »
Le joueur de deuxième année préférait d’ailleurs parler du match à venir plutôt que des records qu’il venait d’établir.
La palme des célébrations est toutefois revenue à Édouard Arsenault. Sur le tout dernier jeu de la première demie, Arnaud Desjardins a envoyé une longue passe remplie d’espoir, qui a ricoché sur plusieurs joueurs des Stingers avant d’être captée par Arsenault, en plongeant. Le 86 a exulté après avoir complété un Hail Mary
de 49 verges.
« On l’appelle “Le Jésus” ce jeu-là. C’est un peu beaucoup de chance. Ça a revolé sur une couple de casques, je passais par là puis ça a tombé que c’est moi qui l’attrapais », a raconté Arsenault. Le receveur de passes croit tout de même que lui et ses coéquipiers auraient pu faire mieux, surtout que les Stingers (2-6) seront de retour au Stade TELUS-UL samedi prochain.
« On voulait lancer quand même un message. On a joué un peu sans entrain [sloppy]. On voulait sortir un peu plus fort pour qu’ils aient un peu plus la peur de revenir la semaine prochaine. On leur a mis un petit espoir dans leur tête et c’est pas nécessairement ça qu’on voulait. »
♦ Après une course de sept verges au quatrième quart, Alex Duff a marqué son premier touché au sol en carrière avec le Rouge et Or.
La table est mise pour la demi-finale
MONTRÉAL | Les Stingers de Concordia n’ont peut-être pas causé la surprise et remporté la victoire, mais leur performance leur a tout de même permis de semer l’espoir pour la demi-finale.
Les deux équipes ont rendez-vous samedi prochain au Stade TELUS-UL, avec à l’enjeu un laissez-passer pour la finale québécoise. Des deux côtés, on tenait à s’assurer de faire passer des messages.
Du côté de Concordia, on croit qu’on a réussi à le faire.
« On voulait jouer 60 minutes complètes. Je pense qu’on l’a fait. C’est sûr qu’on aimerait la victoire, mais je pense qu’on a bien fait ça comme une équipe », a résumé l’entraîneur-chef des abeilles, Brad Collinson.
« Je pense qu’on a joué notre meilleur, meilleur football au troisième quart, ça c’est sûr. On a eu la balle pour longtemps. Et notre défense était in and out. […] Il faut qu’on réussisse à fermer le match quand on peut. C’est encourageant pour la semaine prochaine », a-t-il ajouté.
« Ça va cogner »
Auteur de six réceptions pour des gains de 141 verges et un touché, le receveur Jeremy Murphy a donné des maux de tête à la tertiaire du Rouge et Or.
« J’avais dit aux receveurs avant le match : “Peu importe le résultat, on s’en fout, ça ne change rien. On les joue la semaine prochaine. On va jouer pendant 60 minutes, on va jouer physique. Et cette semaine quand ils vont faire de la vidéo, va falloir qu’ils aient beaucoup de choses à corriger.” On espère que c’est ce qui est arrivé », a-t-il espéré.
Murphy, un joueur de quatrième année, a déjà hâte de retrouver le Rouge et Or la semaine prochaine.
« Ça va cogner, ça va parler, mais oui j’ai hâte. Il va y avoir du monde. C’est le fun là-bas, il va y avoir de l’ambiance. »
Attendus de pied ferme
Dans le camp des vainqueurs, si la performance du jour n’était pas au goût de tous, on se promettait déjà de se reprendre dans sept jours. Il faudra faire mieux, et personne n’avait besoin d’explications après la rencontre pour le comprendre.
« On sait que le prochain match, ça va être mieux et qu’on va être plus motivés pour la demi-finale, ça c’est certain », a avancé Édouard Arsenault, qui a terminé le match avec quatre réceptions et 95 verges de gain, en plus de son touché.
« On savait que c’était un match qui ne voulait rien dire. On a fait nos jeux. Et la semaine prochaine, on se reprend. On ne voulait pas tout leur montrer cette semaine », a renchéri Kevin Mital.