Renault a confirmé jeudi qu’il produirait ses futurs modèles électriques Scénic et 4L, en plus de la R5, dans ses usines de Douai et Maubeuge (Nord). Le groupe Renault souligne avec cette annonce qu’il « place définitivement la France au cœur de ses activités industrielles électriques« , a souligné le groupe dans un communiqué. Le constructeur a fait ces annonces alors qu’il doit préciser début novembre les détails de sa révolution interne, la scission de ses activités thermiques qui rétrogradent et de l’électrique qui accélère.
Son nouveau pôle « ElectriCity », qui rassemble trois de ses usines dans le nord de la France, produit déjà la Mégane électrique (à Douai), auxquels s’ajouteront le nouveau Kangoo à batterie, et le modèle électrique qui remplacera la Micra de Nissan, le partenaire de Renault. La marque au losange vise la production de 700.000 véhicules en France à horizon 2024, et des ventes 100% électriques en 2030.
2.500 embauches prévues entre 2022 et 2024
« Par le dialogue social constructif et par l’amélioration de notre outil industriel, nous sommes en train de montrer qu’il est possible de mener en France la bataille de la compétitivité », a déclaré le directeur général du groupe, Luca De Meo. Le groupe a souligné qu’il avait réalisé près de 1.000 embauches en France depuis le début de l’année 2022, sur les 2.500 prévues sur la période 2022-2024. Elles font suite à un énorme plan d’économies lancé en 2020 pour sortir le groupe de la zone rouge, avec 2.500 suppressions de postes, notamment dans l’ingénierie.
Pres de l' »ElectriCity », l’usine Alpine de Dieppe (Seine-Maritime) fabriquera le futur SUV de la marque sportive. Du côté des utilitaires, l’usine de Sandouville (Seine-Maritime) s’occupera du nouveau fourgon Trafic électrique, et Batilly (Meurthe-et-Moselle) du remplaçant du Master ainsi que du véhicule d’un partenaire. Le Mans (Sarthe) construira les châssis liés aux nouveaux véhicules.
Mesures sociales face à l’inflation
Après des discussions sur l’inflation, marquées par des grèves dans de nombreux sites, le groupe a signé avec trois syndicats (CFE-CGC, CFDT et FO) fin septembre un accord de « soutien au pouvoir d’achat » qui comprend une prime exceptionnelle de 500 euros (une « prime Macron », sans contributions sociales). S’y ajoutent une prime transport de 100 euros, la gratuité de la mutuelle santé pendant trois mois et la possibilité de revendre trois jours de RTT avec une majoration de 25%, soit un total de 1.000 euros pour « la majorité des salariés », selon Renault.
La CGT n’a pas signé l’accord, jugeant ces mesures « insuffisantes » et demandant une augmentation générale de 5.000 euros par an. Le groupe a souligné qu’il avait également avancé les négociations salariales annuelles de février 2023 à décembre 2022.