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Alors que les violences se sont accrues ces derniers mois dans la région, des raids israéliens ont fait trois morts à Naplouse et un à Ramallah, en Cisjordanie occupée, mardi matin, selon le ministère palestinien de la Santé.
Quatre Palestiniens ont été tués et près d’une vingtaine d’autres blessés tôt mardi 24 octobre dans des raids des forces israéliennes en Cisjordanie occupée, principalement dans la ville de Naplouse d’où opère un nouveau regroupement de combattants locaux, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
« Il y a trois morts et 19 blessés, dont trois grièvement, par des tirs israéliens à Naplouse », a indiqué le ministère dans un bref communiqué à propos de cette opération qui a commencé tôt mardi dans la ville, selon des témoins. Le ministère a fait état plus tard dans la nuit d’un autre Palestinien tué par des tirs israéliens, cette fois à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas dans le centre de la Cisjordanie.
L’armée israélienne n’a pas commenté ce bilan mais a confirmé avoir mené une vaste opération avec la police et du renseignement contre le « quartier général et un atelier de confection d’armes », du nouveau regroupement de combattants palestiniens nommé « La fosse aux lions » dans la vieille ville de Naplouse. Lors de cette opération, « plusieurs suspects armés ont été atteints par balle », a indiqué l’armée.
Le président palestinien Mahmoud Abbas établit de son côté « des contacts urgents afin de mettre fin à cette agression contre notre peuple » à Naplouse, a indiqué dans un communiqué son porte-parole, Nabil Abou Rudeinah.
Opérations anti-israéliennes
Au cours des dernières semaines, un regroupement de jeunes combattants palestiniens – certains affiliés à des groupes classiques comme le Fatah, le Hamas ou le Jihad islamique et d’autres non – a commencé à mener des opérations anti-israéliennes depuis Naplouse, grande ville du nord de la Cisjordanie occupée.
Le nouveau groupe baptisé en arabe « Areen al-Oussoud », la « fosse aux lions » en français, en hommage à Ibrahim al-Nabulsi, un jeune combattant surnommé le « Lion de Naplouse » et abattu début août par les forces israéliennes, avait notamment revendiqué une attaque mortelle contre un soldat israélien il y a deux semaines en Cisjordanie occupée.
Mardi, le Jihad islamique palestinien a indiqué dans un communiqué que ses « combattants étaient impliqués dans de violents affrontements » avec les forces israéliennes à Naplouse et menacé Israël de représailles « contre ces crimes » sur place.
Accroissement des violences
Dans la foulée, l’armée israélienne a resserré l’étau sur Naplouse, en mettant en place des contrôles pour identifier les personnes qui quittaient cette ville et en balayant en permanence son ciel de drones d’observation.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un combattant de la « fosse aux lions », Tamer al-Kilani, avait été tué dans la Vieille Ville de Naplouse par une « explosion » attribuée par son mouvement et la presse israélienne à une bombe activée à distance par l’armée israélienne, qui n’a toutefois pas commenté ces affirmations.
Les violences se sont accrues ces derniers mois dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’État hébreu, notamment dans les secteurs de Naplouse et Jénine, bastions de groupes armés où des soldats israéliens ont multiplié les opérations dans la foulée d’attaques anti-israéliennes meurtrières depuis mars.
Ces raids, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l’ONU. Depuis le début du mois, 23 Palestiniens et deux soldats israéliens ont été tués, selon un bilan établi par l’AFP.
« Crimes de guerre »
Par ailleurs, l’organisation de défense des droits humains Amnesty International a appelé mardi à une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles « crimes de guerre » commis par Israël et des combattants palestiniens lors de l’escalade dans la bande de Gaza en août.
Au moins 49 Palestiniens, parmi lesquels des combattants mais aussi des civils et des enfants, ont péri du 5 au 7 août dans une confrontation entre l’armée israélienne et le groupe Jihad islamique à Gaza, enclave sous blocus israélien depuis 2007 et séparée politiquement et géographiquement de la Cisjordanie.
L’organisation a étudié trois incidents en particulier, deux attribués aux forces israéliennes et un à des factions palestiniennes. « Les trois attaques meurtrières que nous avons examinées doivent faire l’objet d’une enquête en tant que crimes de guerre ; toutes les victimes d’attaques illégales ainsi que leurs proches doivent obtenir justice et réparation », a affirmé mardi la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard.
Avec AFP