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Prêter serment au Québec plutôt qu’au roi Charles III

Prêter serment au Québec plutôt qu’au roi Charles III


Des personnalités publiques opposées à la monarchie invitent citoyens et élus à se soustraire à l’autorité du roi Charles III en prêtant plutôt serment à la nation québécoise. 

« J’ai l’impression que beaucoup de Québécois sont de notre avis et peuvent jouer un rôle pour faire bouger les choses », s’enflamme l’un des quatre « conjurés » et idéateur de la démarche, Sébastien Ricard, alias Batlam du groupe Loco Locass. 


Une dizaine de personnalités publiques, dont le comédien Sébastien Ricard, ont prêté un serment symbolique au Québec plutôt qu’au roi Charles III dans une vidéo qui a été tournée au Salon bleu de l’Assemblée nationale du Québec.

Capture d’écran

Une dizaine de personnalités publiques, dont le comédien Sébastien Ricard, ont prêté un serment symbolique au Québec plutôt qu’au roi Charles III dans une vidéo qui a été tournée au Salon bleu de l’Assemblée nationale du Québec.

Le comédien et musicien s’est allié avec plusieurs artistes et autres personnalités pour proposer un serment alternatif en deux actes, qu’il a enregistré au Salon bleu de l’Assemblée nationale du Québec. D’abord pour abjurer toute soumission au roi et, ensuite, pour pouvoir faire acte d’allégeance à une autre autorité : la nation québécoise et à la République du Québec, en amitié avec les peuples autochtones.

La comédienne Pascale Bussières, l’auteur-compositeur-interprète Daniel Boucher et le président du Mouvement Québec français Maxime Laporte se sont prêtés à l’exercice dans une première vidéo, de même que le comédien Pierre-Luc Brillant, qui a été candidat du Parti Québécois aux dernières élections.

Pas qu’un symbole

Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a affirmé son intention de refuser de prêter serment à la couronne britannique lors de l’assermentation des députés le 21 octobre prochain.

Sébastien Ricard espère que d’autres élus lui emboîteront le pas, car selon lui, il ne s’agit pas d’une cérémonie inutile, mais bien d’une tradition nuisible.

« Les députés se retrouvent à tourner le dos à ceux qui les ont élus pour rediriger leur allégeance au roi à un régime monarchique alors qu’au Québec on se prétend démocrates », s’indigne l’acteur.

« C’est loin d’être seulement un symbole. C’est le fondement même du régime », renchérit Maxime Laporte, qui consacre un mémoire de maîtrise en science politique à l’UQAM à la question du serment des élus.

En 2022, il est plus que temps de rompre ce lien d’allégeance à la couronne, à l’image des États-Unis, de l’Inde et de l’Irlande, qui ont su passer de « sujets à verbes de leur histoire en se constituant en républiques », estime-t-il.

Ils espèrent que les citoyens seront nombreux à leur emboîter le pas en partageant leur vidéo sur les réseaux sociaux accompagnée du mot-clic #monserment. 

ACTE D’ABJURATION 

Moi, […], Je nie toute allégeance, toute soumission à Charles III, roi déclaré du Canada.

À lui, ses héritiers, successeurs et représentants, je ne reconnais aucune souveraineté sur le Québec. 

ACTE D’ALLÉGEANCE 

Moi, […], Je jure que je serai loyal.e à la nation québécoise et que je servirai fidèlement la République du Québec en toute amitié avec les peuples autochtones.

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