La Russie a pris la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU pour tout le mois d’avril et cette décision a été critiquée par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a affirmé que l’Union européenne « s’opposera à tout abus » de la part de la Russie. Il a déclaré sur Twitter que « Bien qu’elle soit membre permanent du Conseil de sécurité, la Russie ne cesse de violer l’essence même du cadre juridique de l’ONU ». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également exprimé son mécontentement, affirmant que la présidence de la Russie était la preuve d’une faillite totale des institutions.
Moscou a annoncé que sa délégation serait dirigée par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. La première réunion du Conseil de sécurité sous présidence russe doit avoir lieu lundi matin, mais il ne s’agira que de discussions habituelles à huis clos sur le programme de travail du mois. Cette réunion sera suivie, comme à l’accoutumée, d’une conférence de presse du nouveau président de cette instance, l’ambassadeur de Russie Vassili Nebenzia.
Josep Borrell a dénoncé la violence en Russie, notamment envers les manifestants pacifiques lors des rassemblements de l’opposition. Il a également exprimé sa préoccupation quant aux violations des droits de l’homme en Tchétchénie et en Crimée. La Russie a été mise sous pression à de nombreuses reprises ces dernières années par le Conseil de sécurité pour son rôle dans le conflit ukrainien et pour son soutien au régime syrien.
Dans ce contexte, le président ukrainien a appelé à une réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a déclaré que « Un Etat terroriste doit être empêché de détruire le monde. Les terroristes doivent perdre, doivent être tenus pour responsables de la terreur et ne présider nulle part ». Il est important de souligner que la Russie est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle a donc le droit de prendre la présidence du Conseil de sécurité à son tour.
Cependant, cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues entre la Russie et l’Occident, en particulier en raison du conflit en Ukraine. Les relations entre l’UE et la Russie sont tendues depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, qui a déclenché une guerre dans l’est de l’Ukraine. La question de l’Ukraine devrait donc être un point de tension entre la Russie et les membres de l’UE lors de la présidence russe au Conseil de sécurité de l’ONU.
Il est intéressant de noter que les présidences du Conseil de sécurité sont organisées selon un système de rotation alphabétique entre les membres permanents. Ainsi, la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis sont appelés à prendre la présidence du Conseil de sécurité en fonction de l’ordre alphabétique de leurs noms en anglais. La Russie a donc déjà assuré la présidence du Conseil de sécurité douze fois depuis 1946.
Il reste à voir comment la Russie utilisera sa position pour influencer le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette présidence pourrait être l’occasion pour la Russie de renforcer son influence à l’ONU et de défendre ses intérêts dans les conflits en Ukraine et en Syrie. Cependant, cette présidence pourrait également exacerber les tensions avec les membres de l’UE et de l’OTAN, qui voient la Russie comme une menace pour la stabilité internationale.
