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Pourquoi Félix Auger-Aliassime est-il rendu aussi dominant? Son entraîneur explique…

Pourquoi Félix Auger-Aliassime est-il rendu aussi dominant? Son entraîneur explique...


C’était aux Internationaux des États-Unis, à la fin août. Dans la salle d’entrevue, Félix Auger-Aliassime était de toute évidence déçu. Il venait d’être éliminé dès le deuxième tour par le Britannique Jack Draper. « Ce n’est pas une bonne sensation, surtout dans un match que je me voyais gagner », regrettait alors le Québécois. 

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Plus de deux mois ont passé et voilà que Félix surfe sur les meilleurs moments de sa carrière professionnelle : trois titres en autant de tournois et 13 victoires d’affilée. Une séquence comme n’ont connu cette année nuls autres que l’Espagnol Rafael Nadal et le Serbe Novak Djokovic. 

Mais quel est le lien entre le revers à New York et les trois couronnements consécutifs ? 


Félix Auger-Aliassime avait été battu par le Britannique Jack Draper lors du plus récent US Open.

Photo d’archives, AFP

Félix Auger-Aliassime avait été battu par le Britannique Jack Draper lors du plus récent US Open.

« Cette défaite, ç’a finalement été une bonne chose, a fait remarquer son entraîneur Frédéric Fontang en entrevue au Journal, lundi. Il y avait longtemps qu’on n’avait pas eu trois semaines pour faire du travail physique et technique. »

Grâce à Alcaraz et à Djokovic

Depuis cette « pause » forcée, le huitième mondial est monté en puissance. Avant même qu’il n’enchaîne les sacres à Florence, à Anvers puis à Bâle, le week-end dernier, Félix avait cumulé de belles performances, a rappelé Fontang. 

« Il y a eu cette victoire contre Carlos Alcaraz en Coupe Davis, puis celle contre Novak Djokovic en Coupe Laver, qui lui ont donné un surplus de confiance », a-t-il pointé.

En fait, la fierté de L’Ancienne-Lorette n’a commis que deux faux pas depuis la fin août. Félix a perdu devant le Coréen Soonwoo Kwon, 74e mondial, à son premier match de Coupe Davis, puis a été éliminé d’entrée de jeu à Astana par l’Espagnol Roberto Bautista Agut, 21e, au début octobre. 

Mais sinon, le jeu d’Auger-Aliassime « s’est mis en place », a souligné Fontang. 

Le Français se doutait que cela arriverait un jour, plus tôt que tard .

« Depuis le début de la saison, il avait connu de très belles séquences, aux Internationaux d’Australie, puis sur terre battue. On savait que tout le travail que l’on faisait, chaque semaine, techniquement, tactiquement, finirait par payer. »

Une surface qu’il aime

Il y a aussi le dur intérieur, cette surface rapide, qui sied bien le jeu du Québécois. 

Ce dernier l’avait relevé en entrevue d’après-match, après sa victoire aux dépens d’Alcaraz, samedi. « C’est bien que j’aie grandi à Montréal, je crois ! avait-il lancé en riant. En grandissant, j’ai été habitué à m’entraîner durant la moitié de l’année à l’intérieur. Je pense que ça paie maintenant. »

Les quatre titres inscrits à son palmarès, qu’il a ouvert en février dernier, à Rotterdam, ont d’ailleurs été glanés sur cette surface.

« C’est sûr que pour les attaquants, c’est bien, le dur intérieur, car il n’y a pas de vent. Une fois que l’on a trouvé les bons réglages, c’est facile de les garder, a imagé son entraîneur. Mais Félix a déjà bien joué sur toutes les surfaces. »

Un jeu complet

Puissant et précis, le service de la fierté de L’Ancienne-Lorette a été sa plus belle arme cette saison. Mais lundi, Fontang a aussi souligné que son protégé avait élevé « la qualité de ses retours » dans les dernières semaines. 

« On a aussi vu sa solidité en revers, a-t-il mentionné. Tout le puzzle de son jeu, que l’on travaille depuis un moment, s’est mis en place, que ce soit en attaque ou en défensive. »

« On savait qu’il avait le potentiel, mais en battant Alcaraz et Djokovic, deux joueurs très forts, qui sont ou ont été numéro 1 au monde, il a augmenté sa confiance », a-t-il poursuivi. 

Si les victoires font naître la confiance, la confiance fait aussi naître les victoires. Et Félix en regorge dernièrement, selon son coach

« En ce moment, il est comme tous les joueurs qui traversent ce genre de séquence, explique Fontang. Il a les idées claires et on essaye de garder les choses les plus simples possibles. » 

Pas trop fatigué

Malgré l’enchaînement des matchs au cours des trois dernières semaines, Auger-Aliassime n’est pas trop incommodé par cette fatigue qui s’installe généralement au fil des heures passées sur le terrain. 

Car durant son mois d’octobre triomphal, le Québécois a signé plusieurs victoires expéditives, s’évitant du même coup de passer trop de temps sur le terrain de jeu. Auger-Aliassime se sent donc d’attaque pour le Masters 1000 de Paris, qu’il amorcera mercredi. 

À ce tournoi d’importance, Félix tentera d’obtenir pour la première fois de sa carrière son billet pour la finale de l’ATP, qui regroupera à Turin, à la mi-novembre, les huit meilleurs joueurs de la dernière année. 

Djokovic étant déjà qualifié grâce à sa victoire à Wimbledon et à son classement mondial, il reste deux places disponibles en Italie. 

Le jeune athlète est présentement sixième de la « course », mais un faux pas à Paris, combiné à une longue semaine de l’un de ses principaux concurrents, l’Américain Taylor Fritz et le Polonais Hubert Hurkacz, contrecarrerait ses chances de jouer à Turin. 

Ce serait dommage de s’arrêter sur une si belle erre d’aller. 

Félix est maintenant une vedette établie

Grâce à ses performances des trois dernières semaines, Félix Auger-Aliassime est de nouveau bien installé dans le top 10 du classement de l’ATP, qu’il avait momentanément quitté après sa défaite aux Internationaux des États-Unis. 

L’athlète de 22 ans figurait lundi au huitième échelon, derrière un certain Novak Djokovic. 

Après avoir longtemps eu le statut de jeune étoile montante du circuit masculin, Félix est maintenant considéré comme un top 10 établi, a constaté son agent, le Québécois Bernard Duchesneau. 

« Depuis que Félix est pro, et même chez les juniors, il a toujours fait l’objet d’une grande attention, a fait remarquer Duchesneau, lundi. Mais depuis quelque temps, avec l’arrivée de joueurs comme Carlos Alcaraz ou de Jannik Sinner, l’image du jeune prodige collait moins, parce qu’il grandit et que d’autres poussent derrière. »

« Avec cette séquence, il est bien établi dans le top 10, il a de bonnes chances de se qualifier [pour la finale de l’ATP à] Turin, a-t-il ajouté. L’attention qu’il reçoit est maintenant différente, car il y a vraiment une marge entre celle qui est portée à un joueur qui est dans le top 10 et un qui ne l’est pas. »

Pas d’impact immédiat

Comme c’est souvent le cas dans le domaine sportif, ces trois titres consécutifs et ce statut de top 10 pourraient se traduire par l’intérêt de nouveaux partenaires commerciaux, mentionne l’agent. 

« Cela met beaucoup de lumière sur lui. Ça ouvre la porte à des opportunités commerciales, qui vont venir dans les prochaines semaines, a commenté Duchesneau. On s’attend à ça, mais l’impact n’est pas toujours immédiat. »

Ni de course aux partenaires

De toute façon, Félix n’est pas nécessairement en quête de nouveaux commanditaires, même s’ils vont toujours prêter l’oreille aux propositions, a-t-il ajouté. 

« Il a déjà de très, très bons partenaires, a mentionné Duchesneau, en parlant notamment de l’équipementier Adidas. Ce n’est pas parce qu’il a de bons résultats que l’on va chercher à en greffer de nouveaux, ce n’est pas du tout de cette façon que l’on procède. »

Auger-Aliassime est à la recherche de commanditaires qui collent à ses valeurs, a-t-il précisé, comme « la consommation durable, aider son prochain ou inspirer ». 

« C’est sûr que si l’on a [des offres] qui sont compatibles, qui pourraient s’ajouter à son portefeuille de partenaires sans prendre tout son temps, parce que c’est toujours ça le danger, on va écouter. Je suis convaincu qu’on aura de belles opportunités. »

Excellent dans tous les aspects

Dans ses 13 derniers matchs, Félix Auger-Aliassime a excellé dans tous les aspects de son jeu, comme l’a relevé son entraîneur, Frédéric Fontang.

Voici ses statistiques, en moyenne :

  • As : 11
  • Double faute : 1
  • Premiers services en jeu : 68 %
  • Points gagnés sur son premier service : 82 %
  • Points gagnés sur son deuxième service : 52 %
  • Points gagnés au filet : 76 %
  • Coups gagnants : 30
  • Fautes directes : 14
  • Temps sur le terrain : 1 h 35

Source : données compilées à partir du site de l’ATP

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