Au moins 796 manifestants contre la mobilisation arrêtés en Russie
En pleine mobilisation de réservistes pour aller combattre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a signé, samedi, des amendements prévoyant jusqu’à dix ans de prison pour les militaires qui désertent ou refusent de combattre.
La fermeté de ces mesures n’a pas dissuadé les opposants à cette mobilisation partielle de manifester, samedi, dans tout le pays, où au moins 796 personnes ont été interpellées dans 33 villes, dont près de la moitié à Moscou, selon OVD-Info, une organisation spécialisée dans le décompte des arrestations.
« Nous ne sommes pas de la chair à canon ! », lançait à Moscou une jeune femme pendant que des policiers en casque anti-émeute l’entraînaient à l’écart. C’est l’un des slogans des manifestants opposés à l’envoi de mobilisés en Ukraine.
A Saint-Pétersbourg (nord-ouest), deuxième ville du pays, Ilia, 22 ans, a apporté une petite banderole portant le mot « paix ». « Je veux exprimer mon désaccord avec ce qui se passe (…). Je ne veux pas me battre pour Poutine », dit-il. « Je suis contre la guerre et la mobilisation. J’ai peur pour les jeunes », explique une autre habitante, Natalia, âgée de 70 ans.
Mercredi, le jour de l’annonce de la mobilisation par M. Poutine, près de 1 400 manifestants avaient déjà été arrêtés.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s’adressant directement aux citoyens russes samedi soir, leur a dit que leur président envoyait sciemment « des citoyens à la mort ».
Cet ordre de mobilisation, qui concerne selon les autorités 300 000 personnes, a suscité l’inquiétude de nombreux Russes, certains choisissant de quitter le pays. Les autorités russes ont ainsi reconnu samedi un afflux « important » de voitures cherchant à se rendre en Géorgie, avec quelque 2 300 véhicules comptabilisés à un seul poste-frontière.
Les frontières avec le Kazakhstan et la Mongolie ont également enregistré un afflux de Russes, des témoignages faisant état de parfois plusieurs heures d’attente avant de pouvoir passer.
Jeudi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait estimé que les informations faisant état d’un « exode » des Russes étaient « grandement exagérées ».