L’IA commence à interroger dans l’Hexagone. Près d’un Français sur cinq a déjà utilisé ChatGPT, selon un sondage conduit par Odoxa pour Kea & Partners, BFM Business, Mascaret, L’Usine Digitale et Stratégies, publié le jeudi 16 février 2023.
L’IA perçue comme une menace
Pour cette étude, l’organisme de sondage s’est basé sur un échantillon composé de 1005 Français majeurs et représentatifs de la population, interrogés entre le 1er et le 2 février. 50 % des sondés disent avoir déjà entendu parler de l’outil développé par OpenAI. Plus généralement, Odoxa s’est penché sur la manière dont l’intelligence artificielle est perçue par le grand public en France. Même si les Français utilisent en majorité des services basés sur l’IA, ces derniers ne comprennent pas toujours la technologie sous-jacente. Seuls 14 % des sondés comprennent “très bien”, l’IA. Pour l’heure, les outils de traduction sont utilisés en majorité par la population (57 %). Les chabots, eux, sont sous-utilisés (35 %), tout comme les assistants vocaux (34 %). Alexa, Google Home et Siri ne semblent donc pas parvenir à convaincre.
Les fonctions servicielles étant encore en développement, les Français s’interrogent toujours sur l’utilité de l’IA. Pire encore, une majorité de la population (53 %) perçoit cette technologie comme une menace plutôt qu’une opportunité. 54 % des interrogés pensent que l’IA est un danger pour le “bien-être de l’humanité”. Du côté des professionnels des technologies, du numérique et de l’innovation, les personnes interrogées voient davantage de bénéfices que de risques dans le développement de l’IA, ce qui est assez logique.
Les jeunes plutôt favorables à l’IA
En population générale, les sondés voient toutefois l’intérêt de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé, de la productivité ou, plus inquiétant, de la sécurité. Le sondage observe par ailleurs une disparité de la perception de l’IA entre les différentes classes d’âge et catégories sociologiques. Les jeunes (61 %) et les cadres (68 %) voient davantage les conséquences positives de la technologie, quand les seniors (66 %) et les catégories populaires (54 %) identifient une menace. Enfin, les Français et spécialistes du domaine s’accordent à dire que l’intelligence artificielle représente un danger pour la véracité de l’information.
Dans le domaine de l’éducation, les sondés pensent à 64 % qu’il est nécessaire d’accompagner l’utilisation de l’intelligence artificielle plutôt que de l’interdire et de sanctionner les élèves. “L’éducation et la formation IA permettront d’appréhender le futur du travail avec deux questions centrales : quel impact sur l’éducation et quelles conséquences sur les emplois et métiers de demain ? L’actualité autour de la retraite questionne notre rapport global au travail : bien-être au travail, formation continue, upskilling… La façon dont nous abordons l’IA définira le monde où nous vivrons à l’avenir”, analyse Claire Gourlier, spécialiste de la transformation numérique chez Kea & Partners.