Les élus ont dénoncé la « loi infamante » contre les personnes LGBT+ « qui ressemble aux lois poutiniennes », mais aussi le durcissement des conditions d’avortement en Hongrie.
Le Parlement européen a proclamé jeudi que la Hongrie de Viktor Orban n’était plus une véritable démocratie, au moment où Budapest tente de donner des gages à Bruxelles sur la lutte anticorruption afin d’échapper à une suspension des financements européens.
Dans un rapport largement adopté, le Parlement européen « regrette profondément que l’absence d’action décisive de la part de l’Union ait contribué au délitement de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits fondamentaux en Hongrie », qualifiant le pays, dans une formule alambiquée, de « régime hybride d’autocratie électorale ».
Le rapport, qui a recueilli 433 voix pour (123 voix contre, 28 abstentions), a été présenté par l’eurodéputée écologiste française Gwendoline Delbos-Corfield, applaudie dans l’hémicycle à l’issue du vote.
Une « démocratie illibérale »
La Hongrie est dirigée depuis 2010 par le Premier ministre nationaliste et ultra-conservateur Viktor Orban, 59 ans, qui revendique l’exercice d’une « démocratie illibérale » et entretient des liens de coopération avec la Russie de Vladimir Poutine.
« Les choses ont dramatiquement évolué » en Hongrie ces dernières années, a souligné Gwendoline Delbos-Corfield lors d’un débat dans l’hémicycle mercredi, relevant notamment que « l’indépendance de la justice est aussi peu probable en Hongrie qu’en Pologne ».
« Si la Hongrie était candidate aujourd’hui pour rentrer dans l’UE ce ne serait pas possible, elle ne remplirait plus les critères d’adhésion, c’est le triste constat du rapport », a commenté l’élue Fabienne Keller (Renew Europe).
En fin de journée, Budapest a dénoncé ce vote, « une insulte » envers les Hongrois, selon le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto.