in

Bruxelles veut légiférer pour préserver l’indépendance et la liberté des médias en Europe

Bruxelles veut légiférer pour préserver l’indépendance et la liberté des médias en Europe


La mainmise de Viktor Orban sur les médias publics hongrois et celle de ses soutiens sur les médias privés du pays, le muselage des médias polonais publics et privés, devaient-ils provoquer une réaction de type réglementaire de la part de l’Union européenne ? Pour la vice-présidente de la commission européenne Vera Jourova et le commissaire au marché intérieur Thierry Breton, la réponse ne fait aucun doute. Vendredi 16 septembre, devaient être dévoilés à Bruxelles les contours d’un futur règlement sur la liberté des médias (European Media Freedom Act, EMFA) auxquels ils travaillent depuis près d’un an. Objectifs du texte : lutter contre la concentration dans les médias en Europe afin de protéger leur indépendance éditoriale et le pluralisme, mais aussi exiger davantage de transparence sur la propriété des chaînes, sites d’info, groupes de presse.

Lire aussi En Hongrie et en Pologne, l’inexorable dégradation de la liberté de la presse

Pour l’UE, ce texte sur les médias est une première. « Nous n’avions pas encore de marché unique de l’information, il fallait des règles communes », se félicite Thierry Breton. L’ancien ministre de l’économie français sait cependant que le chemin sera encore long avant l’adoption du texte. Entre les éditeurs de presse qui y voient une menace sur « la liberté d’investir et de diriger une entreprise » – l’Association européenne des éditeurs de journaux (ENPA), et l’Association européennes des médias magazine (EMMA), en particulier –, et les associations ou ONG qui souhaitent le renforcer, les débats promettent de se transformer en joutes.

Texte jugé parfois trop timide

Ce texte « ne nous paraît vraiment pas indispensable », proteste Jean-Pierre de Kerraoul, le président de l’ENPA, qui représente plus de 5 000 titres répartis dans vingt-quatre pays. « Même s’il relève d’une volonté générique et généreuse, je ne suis pas très enthousiaste », confirme le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien Pierre Louette, au nom de l’Alliance pour la presse d’information générale – 285 membres et plus de 300 titres de presse en France. L’article 6 de ce texte qui en comporte 26 est particulièrement dans leur viseur. Car en proposant de « garantir aux rédacteurs en chef la liberté de prendre individuellement toute décision éditoriale, estime M. De Kerraoul, il revient à priver l’éditeur de sa responsabilité juridique et économique. Opposer les journalistes à leurs éditeurs, ça n’a pas de sens ! » Ce à quoi une source européenne rétorque que la lutte contre les ingérences des propriétaires de médias sur les lignes éditoriales n’a rien de cosmétique : « On constate des risques dans une vingtaine de pays », pointe-t-elle.

Il vous reste 36.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

en garde à vue, Mathias Pogba reconnaît être à l’initiative de la vidéo menaçante

en garde à vue, Mathias Pogba reconnaît être à l’initiative de la vidéo menaçante

BFMTV

Pour les députés européens, la Hongrie n’est plus une vraie démocratie