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Pesticides et mycotoxines dans les bières: des résultats plutôt rassurants – rts.ch

Pesticides et mycotoxines dans les bières: des résultats plutôt rassurants - rts.ch


En collaboration avec le magazine « Bon à savoir », On en parle a fait tester en laboratoire 18 bières de grande consommation à la recherche de particules indésirables. Le laboratoire n’a rien trouvé dans 15 bières, mais l’une contenait des mycotoxines et trois des traces de pesticides.

Seule une petite partie des bières les plus consommées en Suisse contiennent des substances indésirables, selon les résultats du laboratoire spécialisé mandaté par On en parle et Bon à savoir. Aucune particule indésirable n’a été trouvée dans 15 bières sur 18.

Parmi les bières restantes, une contenait des mycotoxines et trois des traces de pesticides. Les mycotoxines sont les substances chimiques et toxiques produites par les moisissures présentes dans les céréales, les épices et les fruits secs par exemple. À noter que selon les experts, l’alcool reste l’élément le plus toxique dans les bières.

Trois bières contaminées

La « Boxer Old » est la seule des 18 bières contenant des mycotoxines, soit 16.2 microgrammes par kilo de zéaralénone. Selon Esther van Asselt, spécialiste de la sécurité alimentaire à l’université de Wageningen aux Pays-Bas, la dose quotidienne tolérable est de 0.25 microgrammes par kilo de masse corporelle. Une personne de 60 kilos tolère donc 15 microgrammes de résidus de zéaralénone. En buvant deux « Boxer Old » en une soirée, soit 16.2 microgrammes, elle dépasse la limite. Il faudrait boire ces deux bières quotidiennement sur une longue période pour que cela devienne problématique.

Les trois bières contenant des pesticides contiennent toutes des traces de moins de 0,01 milligramme par kilo. Des traces du pesticide Mandipropamid, utilisé contre le mildiou, ont été retrouvées dans la bière « Boxer Old ». Idem dans la « Farmer » vendue chez Landi et dans la bière sans alcool de la Migros « Non ». Cette dernière contient aussi des résidus de deux autres produits, le diméthomorphe, pesticide utilisé sur les arbres fruitiers, et du boscalid, ciblant les champignons.

>> À consulter: le tableau détaillé des résultats du test Tableau: substances indésirables dans la bière

Les substances indésirables dans la bière. [OEP/RTS]Les substances indésirables dans la bière. [OEP/RTS]

Les marques répondent

Contactés par On en parle, les fabricants des trois bières contenant des substances indésirables ont réagi par écrit. Pour ce qui est des mycotoxines, le brasseur de bière Boxer à Yverdon pointe les matières premières et souligne aussi qu’il faudrait boire un litre par jour tout au long de sa vie pour que ces teneurs soient problématiques. La marque s’engage cependant à discuter avec ses fournisseurs.

Au sujet des pesticides, Boxer à Yverdon écrit qu’il respecte la législation suisse.

Landi, vendeur de la bière « Farmer », rappelle que le Mandipropamid est autorisé. Chez Migros, on trouve que les traces très faibles des trois pesticides correspondent à l’ »exigence de qualité élevée » des produits. La Migros informera quand même ses fournisseurs des traces de pesticides trouvées.

Les risques d’une consommation régulière

Selon « Addictions Suisse », 2,4% de la population boit 20% de l’alcool consommé dans le pays. A la lumière du test, il est légitime de déduire qu’un risque pour la santé en lien avec les mycotoxines existe pour ce groupe.

En ce qui concerne les traces de pesticides, le principe de précaution s’applique. Les spécialistes redoutent l’effet « cocktail », c’est-à-dire l’accumulation de petites doses de différents produits sur le long terme dont le résultat est en grande partie inconnu aujourd’hui.

Vincent Dudler, responsable du département « évaluation des risques » à l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), se veut pourtant rassurant: « l’effet cocktail est connu pour les substances médicamenteuses, où l’on a des concentrations sur lesquelles on voit un effet. Dans le cas présent, avec les pesticides, on est toujours en dessous de la dose journalière tolérable. On ne peut donc pas observer d’effet. L’effet cocktail est donc difficile à démontrer. Dans le cas du boscalid, il faudrait qu’un consommateur boive 240 litres de bière quotidiennement pour atteindre la valeur journalière limite. »

Sujet radio et enquête: Mathieu Truffer, Nastasia Jeanneret et Bastien von Wyss

Adaptation web: Myriam Semaani

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