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Nancy Pelosi renonce à être cheffe des démocrates au Congrès américain

Nancy Pelosi renonce à être cheffe des démocrates au Congrès américain


Nancy Pelosi, l’influente présidente démocrate de la Chambre des représentants du Congrès américain, a annoncé jeudi son intention de ne plus assumer ce poste dans la future assemblée issue des récentes élections. 

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«Je ne vais pas me représenter à la direction démocrate du prochain Congrès», après que les républicains y ont remporté la majorité à la chambre basse, a déclaré Mme Pelosi, 82 ans, qui a joué un rôle prédominant depuis deux décennies dans la politique américaine.

Troisième personnage de l’État américain, cette femme de 82 ans est connue pour son rôle de première opposante à Donald Trump, qu’elle a farouchement combattu lorsqu’il occupait la Maison-Blanche.

Tacticienne douée d’un flair politique hors pair, elle a souvent fait la pluie et le beau temps sur la colline du Capitole où elle a été élue «speaker» dès 2007, étant la première femme à occuper le perchoir de la chambre basse.

Mme Pelosi est arrivée jeudi matin au Congrès, refusant de répondre aux questions des journalistes.

Ces derniers mois, c’est son engagement en faveur de Taïwan qui a beaucoup fait parler: sa visite sur l’île revendiquée par les autorités chinoises, cet été, avait provoqué la colère de Pékin.

Fin octobre, son mari a été attaqué en pleine nuit à leur domicile en Californie par un homme armé d’un marteau. Il cherchait en fait Nancy Pelosi, qu’il accusait de mentir et à qui il comptait «briser les rotules».

Le drame a marqué la démocrate, qui s’était dite «traumatisée».

Juste avant les élections du 8 novembre, elle avait confié à la chaîne CNN que l’attaque influencerait sa décision de prendre sa retraite ou pas, si les démocrates perdaient leur majorité à la Chambre des représentants.

C’est ce qui s’est passé mercredi soir, au terme d’une semaine d’un dépouillement à suspense comme le complexe système électoral américain sait le créer.

Au final, les républicains se sont emparés d’une majorité d’au moins 218 sièges qui, bien que très courte, leur donnera un pouvoir de blocage sur la politique de Joe Biden jusqu’en 2024. 

  • Écoutez l’édito de Luc Laliberté, expert en politique américaine à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :  

Divisé

Le Congrès se retrouve donc divisé, les démocrates étant parvenus à conserver le contrôle du Sénat.

Même avec une mince majorité à la Chambre, les républicains disposeront d’un pouvoir conséquent en matière d’inspection, qu’ils ont promis d’utiliser pour une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan.

Ils n’ont d’ailleurs pas perdu une seconde pour le mettre en œuvre.

Jeudi matin, les conservateurs de la chambre basse ont annoncé leur intention d’enquêter sur les risques à «la sécurité nationale» posés par les transactions commerciales de la famille de Joe Biden à l’étranger.

Ce n’est pas une surprise: ils s’étaient engagés à enquêter sur son fils Hunter, accusé d’avoir utilisé son nom pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.

Et dans cette nouvelle configuration, le parti du président démocrate ne pourra plus faire voter de grands projets. Mais l’autre camp non plus.

Les républicains avaient menacé de détricoter certaines mesures adoptées sous Joe Biden s’ils reprenaient le contrôle des deux chambres. Ils voulaient notamment revenir sur les fonds alloués aux services des impôts pour engager de nouveaux agents, ou sur certaines réformes dans le monde de l’éducation.

La droite pourrait en outre se montrer plus sourcilleuse quant à l’aide apportée par Washington à l’Ukraine. Elle avait aussi prévu de s’attaquer au droit à l’avortement ou de légiférer sur les armes à feu, ce qui aurait poussé Joe Biden à faire usage de son droit de veto.

Le président de 79 ans ne sera finalement pas contraint de camper sur cette posture défensive. Et devra au contraire user de ses talents de négociateur, hérités de sa longue carrière de sénateur, pour éviter une paralysie de l’administration fédérale (le fameux «shutdown»).

Mais le parti conservateur compte bien exploiter toute potentielle faille démocrate, en gardant en ligne de mire la présidentielle de 2024.

Le parti conservateur compte bien exploiter toute potentielle faille démocrate, en gardant en ligne de mire la présidentielle de 2024. Avec sa déclaration de candidature mardi, Donald Trump a lancé une lutte sans merci pour l’investiture du parti républicain pour l’élection à la Maison-Blanche.



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