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Dans un entretien accordé à France 24 et RFI, le président de la commission de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki Mahamat, revient sur le dossier tchadien qui divise les pays membres du Conseil paix et sécurité (CPS) de l’UA. Il estime que les autorités de transition du Tchad ont renié leurs engagements sur la durée de la transition et leur inéligibilité à de futures élections. « Ces deux conditions, qui sont la contrepartie de l’attitude clémente de l’Union africaine n’ont pas été respectées », dénonce-t-il.
Moussa Faki Mahamat déclare qu’il en va de la crédibilité et de la cohérence de l’UA que les pays où des prises de pouvoir inconstitutionnelles soient suspendus de l’organisation. Les pays membres du CPS ne sont pas parvenus à un accord sur la question lors de leur dernière réunion, la suspension du Tchad nécessitant une majorité des deux tiers de l’organe institutionnel. « La décision n’est pas encore prise », rappelle-t-il, mais « si demain le Conseil paix et sécurité décide de ne pas suspendre le Tchad, j’appliquerai totalement les décisions de ce programme ».
N’Djamena de son côté accuse Moussa Faki Mahamat d’utiliser son poste de président de la Commission de l’UA pour préparer une future candidature à la présidence tchadienne. « Je crois que c’est une querelle politicienne dans laquelle on veut m’entraîner », déplore-t-il, « en tout cas, je ne tomberai pas dans ce piège ».
S’il estime que « tout citoyen tchadien qui remplit les conditions peut à un moment ou un autre avoir des ambitions ou un projet pour son pays », il déclare qu’il n’est « candidat à rien ».
Il revient également sur les violences en RDC et affirme qu’il faut une solution politique. Alors que le gouvernement congolais refuse de négocier avec le groupe du M23, Moussa Faki Mahamat se prononce en faveur de discussions les plus inclusives possibles.