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manifestations à Zarzis après le naufrage d’une embarcation de migrants

manifestations à Zarzis après le naufrage d’une embarcation de migrants


Membre de l’équipe de la garde nationale tunisienne qui patrouille au large du port de Zarzis à la recherche de potentielles embarcations transportant des migrants tentant de rejoindre l’Europe, le 5 mai 2015.

De 3 000 à 4 000 personnes ont manifesté à Zarzis, ville du sud-est de la Tunisie, mardi 18 octobre, pour réclamer l’intensification des recherches des corps de migrants tunisiens disparus en mer il y a un mois. Certaines brandissaient des photos des disparus et des banderoles dénonçant un « crime d’Etat », appelant à dévoiler « la vérité ». Parmi les manifestants rassemblés sur l’avenue principale de la localité tunisienne se trouvaient les familles des douze migrants portés disparus.

Les fonctionnaires et commerçants de cette ville côtière d’environ 75 000 habitants ont observé une grève générale à l’appel d’un syndicat local demandant une enquête sur ce naufrage et sur les procédures de recherche et d’inhumation des dépouilles retrouvées.

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Dans la nuit du 20 au 21 septembre, une embarcation de fortune partie de Zarzis avec à son bord 18 migrants tunisiens a disparu. Par la suite, huit corps avaient été retrouvés le 10 octobre par des pêcheurs. Les autorités locales avaient alors inhumé par erreur quatre migrants tunisiens dans un cimetière privé, le Jardin d’Afrique, réservé habituellement aux corps des migrants subsahariens repêchés dans la région, ce qui a provoqué la colère des familles.

Le président tunisien ordonne l’ouverture d’une enquête

Après leurs protestations, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a ordonné lundi au ministère de la justice d’ouvrir une enquête « afin que les Tunisiens connaissent toute la vérité et que les responsables de ces drames affrontent les conséquences de leur négligence ».

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Du printemps à l’automne, en raison de la météo favorable, le rythme des départs de migrants depuis la Tunisie et la Libye voisine vers l’Italie s’accélère. Ces tentatives de traversée se soldent parfois par des noyades. Face à la pression migratoire, les autorités tunisiennes peinent à intercepter ou à secourir les migrants en raison, disent-elles, d’un manque de moyens. La Ligue tunisienne des droits de l’homme a dénoncé « l’incapacité des autorités à mobiliser les moyens nécessaires pour mener les opérations de sauvetage et de recherche avec célérité ».

La Tunisie traverse une grave crise politico-économique et compte désormais 4 millions de pauvres, sur une population de près de 12 millions d’habitants. Plus de 22 500 migrants, Tunisiens, Subsahariens et d’autres nationalités, ont été interceptés au large des côtes tunisiennes depuis le début de l’année, selon des données officielles.

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Le Monde avec AFP

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