Le gouvernement italien a annoncé mardi l’état d’urgence pour tenter d’endiguer la marée croissante de migrants qui arrivent sur son territoire via la mer Méditerranée. Cette décision intervient après que plus de 10 000 migrants aient été secourus en mer lors des deux dernières semaines seulement.
L’état d’urgence permettra aux autorités italiennes d’acquérir des fonds supplémentaires pour faire face à cette crise humanitaire, ainsi que des moyens pour accueillir et héberger les migrants. L’Italie est en première ligne de la crise des migrants en Europe, avec des milliers de personnes arrivant chaque jour dans des camps de réfugiés surpeuplés.
Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a souligné que la situation était devenue «intenable», et a appelé l’Union européenne à prendre une action plus décisive pour aider l’Italie à faire face à cette crise. Le pays a déjà reçu plus de 650 000 réfugiés depuis 2014, mais la plupart des autres pays de l’UE ont refusé d’en accueillir.
La décision du gouvernement italien d’instaurer l’état d’urgence intervient également après que le gouvernement a menacé de bloquer les ports du pays aux navires humanitaires affrétés par des organisations non gouvernementales qui continuent de sauver des réfugiés en Méditerranée.
Le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, a déclaré que les navires humanitaires transportaient des migrants en toute impunité, et a accusé les ONG de travailler avec des passeurs pour faire entrer des réfugiés en Italie.
Ces accusations ont été rejetées par les organisations humanitaires, qui ont affirmé que les navires n’étaient que le dernier recours pour des milliers de personnes fuyant la guerre et la persécution dans leur propre pays.
Le gouvernement italien a déclaré que la situation était devenue critique, avec plus de 20 000 personnes arrivant en Italie par la mer au cours des six premiers mois de cette année. Le nombre de migrants arrivant en Italie a diminué ces derniers mois, mais leur nombre reste élevé.
L’Union européenne a déclaré qu’elle suivait de près la situation en Italie, mais qu’elle attendait toujours une réponse des autres États membres pour aider l’Italie à faire face à cette crise. Cependant, de nombreux pays de l’UE ont résisté à la demande de l’Italie pour partager le fardeau de l’accueil de ces réfugiés.
La crise des migrants en Europe a déclenché une série de conflits entre les États membres de l’UE, avec des pays comme la Hongrie et la Pologne refusant de prendre leur part de réfugiés. Cette division a mis en doute la capacité de l’UE à se mettre d’accord sur des questions fondamentales en matière de politique étrangère et d’immigration.
L’Italie a également appelé à une intervention internationale pour aider à résoudre la crise en Libye, d’où la majorité des migrants arrivent sur les côtes italiennes. Le pays a affirmé que la situation en Libye était «désastreuse», avec des groupes armés en conflit qui exploitent les migrants, dont beaucoup sont victimes de torture et d’abus.
La Libye est devenue un point de transit clé pour les migrants cherchant à se rendre en Europe, mais elle est confrontée à un conflit interne et à une insécurité croissante, ce qui rend la recherche d’un refuge plus difficile pour beaucoup de personnes.
L’Italie a donc appelé à une action internationale pour aider à stabiliser la Libye et à mettre fin à cette crise humanitaire en réduisant le nombre de personnes cherchant à traverser la Méditerranée pour atteindre les côtes italiennes.
