Au sous-sol de la polyclinique de Saint-Côme à Compiègne dans l’Oise, se trouve une mine d’or. C’est ici qu’est stocké tout le matériel médical. Dans des grands cartons sont rangés des draps et des outils nécessaires pour les opérations réalisées en bloc opératoire. Des équipements essentiels, qui sont largement touchés par l’inflation. Leur prix a augmenté de 7 à 9% à derniers ces derniers mois, assure l’équipe médicale.
Aucun poste de dépenses épargné
« Le minimum de base pour une intervention donnée, c’est rapidement des montants à 20 voire 30.000 euros », explique au micro d’Europe 1, le directeur de la polyclinique Saint-Côme, Vincent Vesselle. Et tous les postes de dépenses augmentent souligne-t-on à la clinique : le matériel, la logistique, mais aussi et surtout l’énergie.
« Sur un établissement comme Saint-Côme, le coût de gaz et de l’électricité, c’est 600.000 € par an. Donc, si vous prenez 20 à 30% d’augmentation de tarif, vous imaginez le montant que ça fait », alerte le directeur.
« On ne s’y retrouve pas »
Mais alors que le coût de la clinique augmente au fur et à mesure que l’inflation progresse, impossible pour la direction d’augmenter ses tarifs, exclusivement fixés par l’État et qui ne tiennent pas compte de l’inflation. « On a eu une augmentation de tarifs dans le privé de 0,7 % au 1ᵉʳ mars 2022, alors que l’inflation est à 6 % actuellement. Avec ce delta, on ne s’y retrouve pas », souligne Vincent Vesselle.
« Une clinique qui perd de l’argent, potentiellement, ça peut se finir en dépôt de bilan », ajoute-t-il. Car la marge moyenne des cliniques comme celle de Saint-Côme est en effet inférieure à 2%. Seule solution : augmenter le prix des chambres particulières. Mais cela ne suffira pas à retrouver l’équilibre, prévient-on à Compiègne.