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L’Europe spatiale se dote d’un budget en hausse, mais inférieur à ses ambitions

L’Europe spatiale se dote d’un budget en hausse, mais inférieur à ses ambitions


« Un succès inespéré », selon le ministre de l’économie, Bruno Le Maire ; « un excellent résultat », d’après Anna Christmann, coordinatrice du gouvernement fédéral allemand pour la politique aérospatiale. Mercredi 23 novembre, chacun y allait de sa formule enthousiaste à l’évocation des 16,9 milliards d’euros accordés à l’Agence spatiale européenne (ESA) pour les trois prochaines années (2023-2025). Une progression de 17 %, obtenue après deux jours d’âpres négociations entre les vingt-deux pays membres.

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Même le directeur général de l’Agence, Josef Aschbacher, qui avait pourtant demandé une enveloppe de 18,5 milliards d’euros, s’est dit « impressionné par le chiffre obtenu » dans un contexte de crise financière, de forte inflation et de pression sur les finances publiques. Pour lui, ce budget est « nécessaire pour ne pas rater le train » face aux Américains et aux Chinois. « Cela va permettre à l’Europe de répondre à tous ses engagements », qui vont des programmes d’exploration spatiale à l’observation de la Terre pour mesurer et surveiller le changement climatique, en passant par le financement des fusées Ariane-6 et de Vega-C.

Au chapitre des contributeurs, l’Allemagne confirme la première place qu’elle avait ravie à la France il y a trois ans, apportant cette fois 3,5 milliards d’euros, contre 3,2 milliards pour les Français et 3 milliards pour l’Italie. Une position vite relativisée par Paris, où il est rappelé que l’ESA n’est pas la seule activité spatiale du pays et qu’il existe d’autres engagements. La France va ainsi investir au total 9 milliards d’euros au cours des trois prochaines années, ce qui en fait « la première nation européenne pour le financement spatial », a insisté Bruno Le Maire.

Participation au projet de constellation Iris2

Mettant entre parenthèses leurs différends, les deux pays sont parvenus à un accord signé également par l’Italie réaffirmant le principe d’une préférence européenne pour les lancements dits institutionnels, c’est-à-dire ceux menés au profit des agences spatiales nationales et européenne. Ce qui n’était pas forcément le cas jusqu’à présent, les Allemands choisissant parfois l’américain SpaceX et sa fusée Falcon 9 pour lancer leurs satellites d’observation.

Le prochain défi sera la participation de l’ESA au projet de constellation Iris2, dont le coup d’envoi a été donné le 17 novembre par le commissaire européen, Thierry Breton, pour une mise en service partielle espérée fin 2024. L’agence devrait apporter quelque 750 millions d’euros pour un budget global de 6 milliards d’euros

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