A Lausanne, la pâtisserie typiquement romande s’est parée de rose en octobre pour sensibiliser au cancer du sein. Trois confiseries ont répondu à l’appel d’une association qui soutient les personnes touchées par la maladie et leurs proches. Et les ventes de caracs ont triplé: 4000 pâtisseries ont été écoulées et 2000 francs récoltés.
Nicolas Nessi tient une boulangerie-pâtisserie sur les hauts de Lausanne. Il s’est dit très surpris de l’engouement autour de ces caracs roses. « J’étais vraiment impressionné de voir des clients demander ‘où sont ces caracs roses, je veux ces caracs roses' », dit-il lundi dans le 12h45.
Pour chaque carac, 50 centimes sont reversés à l’association Ose thérapies, une contribution partagée entre le client (20 ct.) et le chocolatier (30 ct.). Pour Nicolas Nessi, qui a perdu son épouse d’un cancer du sein, le message de prévention est capital. Il permet l’ouverture du dialogue autour d’un sujet souvent tabou.
Une initiative qui a fait des émules dans des confiseries à Genève ou à Fribourg.
Les jeunes visés
Particularité de cette campagne, ce sont les jeunes qui sont principalement visés. C’est qu’un quart des patientes n’a pas atteint la cinquantaine au moment du diagnostic, selon la Ligue suisse contre le cancer.
Et si la somme récoltée n’est pas énorme, l’enjeu était autre pour Mélanie Tanner, à l’origine de l’initiative. « Ouvrir le dialogue et permettre de sensibiliser à l’autopalpation peut sauver des vies », assure-t-elle. « On a l’impression que ça ne touche que des femmes plus âgées, mais c’est faux. Avec l’association, je travaille avec des jeunes femmes de moins de 30 ans », dit celle à qui on a diagnostiqué un cancer du sein à 38 ans.
Le cancer du sein frappe plus de 6300 personnes chaque année en Suisse, en immense majorité des femmes, et cause 1400 décès, selon a Ligue suisse contre le cancer. Pour dépister la maladie, mammographie et autopalpation sont recommandées.
Michael Maccabez