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« Les revendications d’hier sont celles d’aujourd’hui »

« Les revendications d’hier sont celles d’aujourd’hui »



Depuis le 19 janvier, le peuple de France manifeste pacifiquement contre la réforme des retraites. Alors même que le pays sort marqué et traumatisé par la crise du Covid-19, que l’inflation grève le budget des ménages et que la pauvreté ne cesse de se développer (si 4,8 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté en 2020, le Secours populaire français estime qu’en 2022, ils seraient 12 millions), il apparaît pourtant indispensable pour le gouvernement de procéder à une nouvelle réforme des retraites perçue par une majorité des Français comme injuste et contre laquelle ils sont très majoritairement hostiles.

La crise de confiance entre les Français et leurs représentants s’enlise. Pourtant, à la suite du mouvement des « gilets jaunes », après deux mois de crise, le président de la République, dans une lettre du 13 janvier 2019, avait invité les Français à « transformer les colères en solutions ». Le grand débat national naissait. Plus de 500 000 de nos concitoyens se sont alors rendus aux réunions d’initiative locale et ont consigné leurs doléances dans quelque 16 000 « cahiers citoyens ».

Pourtant, contrairement aux promesses d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, aucune synthèse de ces doléances ne sera formée et, dans un premier temps, il se sera impossible aux citoyens d’accéder à ces documents. Aujourd’hui, seuls sept départements métropolitains (Somme, Eure, Calvados, Ille-et-Vilaine, Nièvre, Charente-Maritime et Lozère) et certains arrondissements de Paris ont rendu leurs doléances publiques.

C’est toujours un véritable chemin de croix pour tout citoyen de pouvoir accéder à l’essentiel de ces « cahiers », devant à chaque fois faire une demande auprès des archives nationales ou départementales. Pourtant, que trouvons-nous dans ces « cahiers citoyens » ? Les mêmes revendications partagées encore actuellement par une majorité de Français : vivre dignement, travailler dans de bonnes conditions et avec une rémunération plus juste, pouvoir jouir d’une retraite à un âge décent, limiter les effets du réchauffement climatique, prendre davantage en compte la voix des citoyens dans le débat public.

En somme, les revendications d’hier sont celles d’aujourd’hui. Entre 2019 et 2023, rien n’a changé. Les fins que nous visons, que nous estimons nécessaires et que nous défendons depuis 2020 et la création de l’association Rendez les doléances ! renvoient à l’idéal démocratique, seul à même de répondre aux problématiques de notre temps. Grand débat national de 2019, convention citoyenne pour le climat ou encore débat sur la fin de vie de 2022 : les initiatives portant la démocratie délibérative comme modèle se multiplient. C’est tant mieux.

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