Le gouvernement français espère une baisse visible des prix alimentaires à la rentrée grâce aux négociations en cours entre les distributeurs et les industriels agroalimentaires, ainsi qu’au recul de certains coûts de matières premières. La ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, a déclaré dimanche dernier qu’elle avait « avec une certaine certitude » que les rayons afficheront des prix plus attractifs lors de la rentrée. Elle a ajouté que le gouvernement était prêt à sanctionner les industriels qui « ne joueraient pas le jeu ». Dans l’émission « Questions politiques », diffusée sur France Inter, Franceinfo et Le Monde, la ministre a comparé cette situation avec celle des énergéticiens, dont les profits ont été taxés après la flambée des prix du gaz et de l’électricité, en prévenant qu’elle n’excluait pas une taxation sur les industriels agroalimentaires.
Depuis mars, les prix de nombreuses matières premières agricoles ou énergétiques ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser, comme c’est le cas pour le blé. Ainsi, le gouvernement français a appelé les supermarchés et leurs fournisseurs à se remettre rapidement autour de la table des négociations pour revoir leurs prix.
Olivia Grégoire a insisté sur le fait que les fruits de ces négociations seront tangibles cet été, et que cela permettra à l’ensemble des consommateurs de profiter d’une baisse visible des prix de l’alimentaire à la rentrée. La ministre a déclaré que les industriels agroalimentaires doivent également faire des efforts, car ils ont reconstitué leurs marges. En cas de non-respect de la part des industriels de l’accord conclu, le gouvernement prendra ses responsabilités, selon la ministre.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait déjà prévenu ceci lors d’une émission sur France 5 jeudi dernier : « Je n’exclus aucune décision face à de grands industriels qui ne répercuteraient pas la baisse des prix de gros sur les prix de détail. » Olivia Grégoire a fixé la date butoir « avant l’été » pour observer les actions prises par les industriels sur les prix alimentaires.
Chaque année, les supermarchés négocient avec les industriels les nouvelles conditions auxquelles ils achèteront leurs produits. Les négociations de 2023, achevées le 1er mars, ont abouti à une hausse moyenne d’environ 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels. Cela a engendré une augmentation des prix de l’alimentation de l’ordre de 15,9% sur un an. Le gouvernement espère que de nouvelles négociations permettront de réduire cette différence de prix et de rendre les produits alimentaires plus abordables.
