La démission jeudi de la première ministre britannique Liz Truss va donner lieu à un scrutin interne accéléré au parti conservateur, et l’ancien premier ministre Boris Johnson envisagerait son retour, selon plusieurs quotidiens britanniques.
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Ce scrutin opposera au maximum deux candidats, et le nouveau premier ministre sera désigné d’ici au 28 octobre, a annoncé jeudi le président du comité 1922, responsable de l’organisation du parti conservateur, Graham Brady.
Voici les possibles candidats :
Boris Johnson
Il devrait se présenter, mettant en avant «l’intérêt national», affirme jeudi le quotidien The Times, ce qui a immédiatement suscité la réaction hostile de certains élus. Plusieurs autres quotidiens conservateurs indiquent aussi qu’il y réfléchit. «BoJo» avait démissionné début juillet après une vague de départs dans son gouvernement, lassé des scandales et de ses mensonges. Lors de sa démission, il avait regretté devoir abandonner «le meilleur job au monde», persuadé qu’il avait encore une tâche «colossale» à accomplir.
Après avoir assuré l’intérim durant l’été, l’ancien héros du Brexit, qui avait offert à son parti en 2019 une majorité historique, avait quitté Downing Street début septembre.
Selon The Times, Johnson, 58 ans, serait convaincu qu’il peut remettre le parti conservateur sur les rails.
Avant même la démission jeudi de Mme Truss, la députée et ancienne ministre Nadine Dorries, très proche de M. Johnson tweetait déjà son soutien à l’ancien premier ministre.
Penny Mordaunt
Elle était candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, et dans les premiers tours de scrutin avait suscité un réel engouement.
Charismatique, cette ancienne ministre de la Défense de 49 ans s’est illustrée au Parlement lundi quand elle a représenté Liz Truss pour répondre à l’opposition. Elle a défendu le changement de cap économique, maniant fermeté et humour, expliquant que la première ministre «ne se cache pas sous un bureau».
Elle a déclaré jeudi qu’elle «garderait son calme et continuerait» et a encourage les autres à faire de même après la démission de Liz Truss.
Rishi Sunak
Battu par Liz Truss lors de la phase finale du processus de désignation du chef du parti conservateur cet été, l’ancien ministre des Finances était le candidat préféré des députés conservateurs.
Le richissime ex-banquier de 42 ans a pour lui le fait d’incarner la figure rassurante de l’orthodoxie budgétaire.
Pendant la campagne, il n’avait eu de cesse de répéter que les baisses d’impôts non financées risquaient d’aggraver une inflation à un niveau record depuis 40 ans, et de saper la confiance des marchés.
Mais il a un handicap de taille: les fidèles de Boris Johnson voient en lui un traître dont la démission avait précipité la chute de Johnson cet été, et ne veulent pas en entendre parler.
Suella Braverman
Elle était aussi candidate à Downing Street contre Mme Truss. Ultra conservatrice de 42 ans, elle avait été nommée ministre de l’Intérieur par Mme Truss, responsable notamment du dossier des migrants clandestins. Elle avait démissionné mercredi soir, expliquant qu’elle avait fait l’erreur d’utiliser son courriel personnel pour envoyer des documents officiels. Elle avait étrillé au passage la politique «tumultueuse» du gouvernement Truss et ses renoncements en cascade, y compris dans le dossier de l’immigration illégale.
Jeremy Hunt
Le nouveau ministre des Finances nommé le 14 octobre et dont les déclarations ont stabilisé les marchés serait sur le papier un bon candidat. Il avait été deux fois candidat malheureux à Downing Street, a été aussi ministre des Affaires étrangères et de la Santé, mais a affirmé qu’il ne le serait pas une troisième fois. «Le désir d’être leader a été cliniquement supprimé en moi», a-t-il déclaré dimanche dernier sur la BBC en évoquant ses deux échecs.
Ben Wallace
Figurant parmi les favoris dans la dernière campagne pour la tête du parti conservateur, le ministre de la Défense, qui avait choisi de ne pas se lancer pour se consacrer à la sécurité du Royaume-Uni, a vu son nom ressurgir ces derniers jours comme une possible figure d’unité pour le parti. Ben Wallace, 52 ans, a toutefois semblé écarter ce scénario, en assurant mardi dans le Times qu’il adorait son travail à la Défense et entendait le poursuivre.