Le vote contre les trottinettes électriques en libre-service a remporté une victoire écrasante à Paris. Le scrutin organisé dimanche 02 avril a entraîné une participation massive, avec près de 90 % des votants exprimant leur opposition à ce mode de transport controversé. La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’est publiquement engagée à respecter le résultat du vote citoyen, qui a été organisé pour mettre un terme au débat tendu sur le rôle des trottinettes sur les trottoirs et les routes parisiennes.
Les bureaux de vote ont été regroupés pour la plupart dans les mairies d’arrondissement et étaient ouverts à tous les inscrits sur les listes électorales – y compris les ressortissants européens sur la liste complémentaire municipale. Bien que le sujet soit considéré comme secondaire par la majorité, la municipalité doit maintenant décider de renouveler ou non les contrats avec les trois opérateurs privés (Lime, Tier et Dott) qui déploient chacun 5 000 trottinettes dans la capitale. Les contrats arrivent à échéance le 31 août.
Alors que la municipalité avait peu d’espoir pour cette consultation, les opérateurs de trottinettes ont tenté jusqu’à la dernière minute d’échapper à l’éviction qui en découlerait. Les jeunes, qui représentent leur principale clientèle, étaient peu informés de l’enjeu du scrutin. Les opérateurs avaient tenté d’utiliser les réseaux sociaux pour mobiliser les électeurs, tandis que certaines personnes ont critiqué leur méthode de promouvoir une course gratuite le jour du vote.
Ces dernières années, Paris est devenue l’une des premières villes en Europe à accueillir les trottinettes électriques en libre-service. Cependant, leur popularité a été entachée par des accidents impliquant des utilisateurs imprudents et des trottinettes abandonnées dans des endroits inappropriés.
Les détracteurs des trottinettes électriques considèrent qu’elles posent des problèmes sur les trottoirs et sont dangereuses pour les piétons. Les trottinettes ont également un mauvais bilan carbone et ont été impliquées dans 408 accidents à Paris en 2022, qui ont fait trois morts et 459 blessés, selon les autorités.
Les résultats du vote signifient que Paris pourrait devenir la première capitale européenne à interdire complètement les trottinettes électriques en libre-service. Les opérateurs de trottinettes avaient mis en garde qu’une telle interdiction aurait des conséquences économiques importantes, avec les trottinettes représentant 15 % du chiffre d’affaires de Dott, l’un des opérateurs, qui emploie 800 personnes dans la région parisienne.
Les utilisateurs de trottinettes ont également exprimé leur opinion. Certains ont voté contre tandis que d’autres ont exprimé leur frustration face aux utilisateurs indisciplinés et dangereux. Les opérateurs ont déclaré que la responsabilité incombait aux êtres humains et qu’il fallait plutôt éduquer, détecter et sanctionner.
En fin de compte, il reste à voir si le vote entraînera ou non l’interdiction complète des trottinettes électriques en libre-service à Paris. Mais avec le vote maintenant en main, la décision est entre les mains de la municipalité, qui doit statuer sur l’avenir de ce mode de transport controversé.