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les entreprises d’insertion réclament une rallonge budgétaire

les entreprises d’insertion réclament une rallonge budgétaire


L’effort est reconnu mais sa poursuite et son amplification sont espérées. La Fédération des entreprises d’insertion (FEI) appelle le gouvernement à revoir à la hausse le budget de l’insertion par l’activité économique (IAE) prévu dans le projet de loi de finances 2023. Cela tombe bien, un amendement sur la mission travail et emploi déposé par le groupe Les Républicains (LR) au Sénat, qui sera débattu, lundi 28 novembre, propose justement une hausse de 30 millions d’euros de ce budget.

« Tout est aspiré par la hausse très importante du smic » – Luc de Gardelle

« Nous avons une réelle inquiétude, non pas sur le soutien du gouvernement à l’insertion, mais sur notre capacité de continuer à nous développer dans un cadre budgétaire aussi restreint », explique Luc de Gardelle, président de la FEI. Pour rappel, l’IAE permet aux personnes les plus éloignées de l’emploi de bénéficier de contrats de travail spécifiques proposés par des structures adaptées. En 2019, la ministre du travail de l’époque, Muriel Pénicaud, avait lancé un « pacte d’ambition » pour l’IAE avec un budget porté à 1,3 milliard d’euros de 2019 à 2022. Un plan qui a permis la création de plus de 320 entreprises sociales inclusives en trois ans, pour un total de 2 070. Et le nombre de personnes accompagnées a augmenté de 40 %, passant de 71 000 en 2019 à 101 000 en 2022.

Signe que l’Etat n’abandonne pas l’IAE, le budget pour 2023 est revu à la hausse : il est prévu qu’il passe de 1,29 milliard d’euros à 1,33 milliard d’euros. Une fausse augmentation, regrette Luc de Gardelle : « Tout est aspiré par la hausse très importante du smic [indexé sur l’inflation], ça ne suffit donc pas. Mécaniquement, avec ce budget, ce sont des postes en moins dans le secteur. » Le groupe LR du Sénat partage cette idée puisque l’amendement déposé par Philippe Mouiller (LR, Deux-Sèvres) rappelle que le budget « est en réalité en diminution en nombre [d’équivalent temps plein] finançables compte tenu de la hausse du smic ». La mesure, également soutenue par les sénateurs écologistes, qui vise donc à abonder le budget de 30 millions d’euros, se décompose en « 20 millions d’euros pour assurer la croissance du nombre de postes dans les entreprises d’insertion » et 10 millions d’euros pour la formation.

« Il ne faut pas freiner maintenant »

Si la rapporteuse de la mission travail et emploi, la sénatrice (LR) de l’Isère Frédérique Puissat, estime qu’il faut « faire crédit au gouvernement de soutenir la démarche de l’insertion par l’activité économique », elle insiste sur la nécessité de « revoir l’enveloppe pour couvrir tous les coûts contrat ». « Il faut partir des réalités du terrain et ensuite adapter le budget en fonction des besoins », précise celle qui doit défendre l’amendement lundi. Ces 30 millions d’euros supplémentaires pourront permettre de créer 4 000 emplois, selon Luc de Gardelle. « Notre développement est lancé, il ne faut pas le freiner maintenant, d’autant que l’insertion par l’activité économique, ça fonctionne », assure-t-il.

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