Les élus de Québec solidaire ne prêteront qu’un seul serment mercredi: celui envers le peuple québécois, prévient Gabriel Nadeau-Dubois, qui interpelle les autres chefs de parti afin de trouver une solution pour mettre fin à l’obligation de jurer fidélité au roi, comme le réclame aussi le Parti Québécois.
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Le chef parlementaire de QS a d’ailleurs fait parvenir une lettre, mardi, à François Legault, Dominique Anglade et Paul St-Pierre Plamondon les invitant à se réunir, dès la semaine prochaine, «afin de trouver une solution transpartisane au cul-de-sac actuel».
L’Assemblée nationale ayant déjà fait savoir aux trois élus péquistes qu’il n’était pas de son ressort de mettre fin à l’obligation de prêter serment à Sa Majesté, «nous sommes dans une impasse», signale M. Nadeau-Dubois, dans sa missive.
M. Nadeau-Dubois considère qu’ils ont «amplement le temps», d’ici la rentrée parlementaire prévue le 29 novembre, pour trouver «une voie de passage respectueuse de l’ensemble des élu-es».
En entrevue avec Le Journal, le chef parlementaire de Québec solidaire n’a pas écarté la possibilité d’avoir à prêter serment au roi dans un deuxième temps afin de pouvoir siéger au Salon bleu, dans la mesure où les chefs s’entendent, par exemple, sur l’adoption rapide d’un projet de loi.
«Nous, on va être ouvert à toutes les bonnes idées», a dit M. Nadeau-Dubois. «Moi, je tends la main aux autres chefs», a-t-il résumé.
Il estime que la proposition faite par le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, d’adopter une motion afin de permettre aux élus de siéger même s’ils n’ont pas prêté serment à Charles III, «mérite d’être étudiée».
Pas une priorité
Or pour la CAQ, «une motion, ce n’est pas suffisant», a fait savoir le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.
Ce dernier craint que les lois adoptées à l’Assemblée nationale soient mises «à risque» si le serment d’allégeance à Sa Majesté prévu dans la constitution n’est pas respecté.
«Ça ne fait pas plaisir à personne de prêter serment au roi», a-t-il reconnu, en laissant planer la possibilité de ramener l’abolition du serment d’allégeance au menu législatif, mais il ne s’agit pas d’une «priorité», contrairement à la lutte à l’inflation.
Respect des lois
Questionnée à ce sujet en marge de l’assermentation de ses 20 députés, la cheffe libérale, Dominique Anglade, qui a prêté serment au roi comme les 90 élus caquistes, mardi, a invité «les gens qui veulent changer les lois» à commencer par «venir siéger à l’Assemblée nationale», ce qui passe, pour l’instant, par l’obligation de se soumettre aux deux serments.
«Par rapport à la question de la monarchie: est-ce que c’est un système qui mérite d’être revu? Certainement, parce qu’il y a des éléments qui sont dépassés, mais il faut respecter les lois», a laissé tomber Mme Anglade.
Le PQ fera comme QS
En soirée, Paul St-Pierre Plamondon a annoncé sur Twitter que la cérémonie d’assermentation des trois élus péquistes aura lieu « comme prévu ce vendredi », c’est-à-dire en prêtant un seul des deux serments, soit celui envers le peuple québécois.
Mais cela n’enlève en rien, pour l’instant, l’obligation de jurer fidélité au roi pour siéger au Salon bleu.
– Avec la collaboration de Patrick Bellerose