« Dans une année comme 2022, et l’année n’est pas fini, nous sommes déjà à quatre fois le montant des sinistres climatiques d’une année classique », estime Pascal Demurger. Invité de l’émission La France bouge, le directeur général de la Maif affirme que le coût des sinistres, comme les tempêtes, les orages de grêle, les inondations ou encore la sécheresse augmentent depuis plus d’une décennie. « La sécheresse, il y a une quinzaine d’années, coûtait 100 millions d’euros. Il y a cinq ans, c’était 200 millions. Cette année, c’est 700 millions d’euros », précise-t-il au micro d’Élisabeth Assayag.
L’assurabilité des zones géographiques compliquées en question
La Maif « assume une grande partie de cette charge financière », et « ne la répercute pas dans les tarifs ». Cependant, si ces montants devenaient trop importants à l’avenir, « cela deviendrait un problème de société avec un risque que, dans certaines zones géographiques, certaines personnes commencent à avoir du mal à trouver un assureur », souligne Pascal Demurger. La question de l’assurabilité de ces zones est posée, appuie-t-il sur Europe 1.
Le directeur général de la Maif garantit que son groupe est présent partout et qu’il ne refuse pas de souscrire des assurances « quel que soit l’endroit ». « En revanche, si tous les assureurs le faisaient, on serait obligé de trouver une solution au plan national », ajoute Pascal Demurger, qui rapporte que dès aujourd’hui, des zones géographiques sont confrontées à un choix d’assureurs plus restreint qu’ailleurs en France.
« Un socle minimal de couverture », prône le DG de la Maif
« Il y a des zones géographiques qui sont effectivement très exposées et dans lesquelles, vraisemblablement, un certain nombre d’assureurs risquent de se retirer », note le directeur général de la Maif, évoquant le fait que ces difficultés peuvent concerner les particuliers, les entreprises ou encore les collectivités locales.
Pour Pascal Demurger, le moyen d’éviter cette situation extrême serait de « définir une solution avec les pouvoirs publics, et donc un régime légal qui imposerait un socle minimal de couverture avec un tarif abordable et accessible que les assureurs devraient souscrire. Il commence à y avoir des échanges, à la fois au sein de la profession et avec les pouvoirs publics sur le sujet », avance le directeur général de la Maif.