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l’encombrant président de la Fegafoot – Jeune Afrique

l’encombrant président de la Fegafoot – Jeune Afrique


Un président de fédération invité par la Fédération internationale de football association (Fifa) à assister à des matches de Coupe du monde est a priori d’une banalité confondante, et ne suscite aucun intérêt médiatique. Mais la donne n’est pas tout à fait la même lorsque ce président vient de passer six mois en détention, accusé d’avoir eu connaissance d’un vaste scandale de pédophilie dans le monde du football de son pays et de ne pas être intervenu. C’est précisément le cas de Pierre-Alain Mouguingui, le président de la Fédération gabonaise de Football (Fegafoot), incarcéré d’avril à octobre dernier à la maison d’arrêt de Libreville.


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Présence dans les tribunes les plus luxueuses des stades du petit émirat, place de choix pour assister au match d’ouverture entre le Qatar et l’Équateur, participation à une réunion du comité exécutif de la Fifa… l’agenda de Pierre-Alain Mouguingui n’est pas passé inaperçu. La FIFPro, syndicat mondial des joueurs, s’en est ouvertement indignée dans un communiqué : « Pierre-Alain Mounguengui fait actuellement l’objet d’une enquête pour avoir prétendument dissimulé des abus généralisés en ne les signalant pas aux autorités compétentes. Cela n’incite pas les victimes et les lanceurs d’alerte à risquer leur vie pour témoigner. » La Fifa n’a, pour l’instant, pas réagi.

Soutiens

Au mois d’août dernier, Patrice Motsepe, le président sud-africain de la Confédération africaine de football (CAF) avait effectué une visite officielle, où il avait notamment rencontré Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État gabonais et Franck Nguema, le ministre des Sports. Motsepe avait profité de sa présence à Libreville pour faire un détour par la maison d’arrêt de la capitale, afin d’apporter son soutien à Mounguengui.

Dès l’incarcération du patron de la Fegafoot, le 6 mai dernier, Motsepe avait refusé de le lâcher, déclarant que « les motifs de l’interpellation et de la détention sont troublants et peu clairs. » Deux mois plus tôt, Véron Mosengo-Omba, le secrétaire général de la CAF, avait également été aperçu à Libreville. Il s’était notamment entretenu avec le ministre des Sports.


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Pour un acteur du football gabonais, qui a souhaité conserver l’anonymat, le message envoyé par la CAF et la Fifa est mauvais. « Ces deux instances donnent l’impression de ne pas prendre au sérieux ces affaires de pédophilie, que ce soit au Gabon et plus récemment en RDC. Avez-vous entendu la Fifa réagir ? Non. C’est déplorable. Comment voulez-vous que les victimes de ces actes criminels et leurs familles réagissent, quand elles voient Mounguengui parader à Doha ? Elles vont se sentir abandonnées, pas écoutées, et finalement se dire que dénoncer ces faits ne sert pas à grand-chose, puisque la Fifa et la CAF semblent s’en désintéresser, voire même cautionner… »

Pressions

Selon plusieurs sources approchées par Jeune Afrique, la Fifa et la CAF ont fait pression sur le gouvernement gabonais afin d’obtenir la libération du président de la Fegafoot, réélu le 16 avril dernier. « Ces méthodes de la CAF, avec l’appui de la Fifa, n’a pas du tout été bien perçues au Gabon », confirme l’une d’elles.

Toujours est-il que le 27 octobre dernier, Mounguengui a obtenu une libération provisoire. Il est néanmoins loin d’en avoir terminé avec la justice de son pays, puisqu’il risque une peine de prison ferme.

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