A le croire, Noël Le Graët est sorti ravi de son petit déjeuner parisien, vendredi 16 septembre, avec la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra. « Le rendez-vous fut cordial », précise au Monde le président de la Fédération française de football (FFF), arrivé en berline aux vitres teintées avec dix minutes d’avance à un rendez-vous fixé à 8 heures au siège du ministère, dans le 13e arrondissement de Paris.
Officiellement, le patron du football français depuis 2011 et sa directrice générale, Florence Hardouin, étaient conviés pour aborder « différents sujets ». Deux d’entre eux semblaient pourtant plus importants que les autres : les récentes révélations du magazine So Foot sur l’envoi supposé par M. Le Graët de SMS à caractère sexuel à des employées et les nombreux témoignages sur l’ambiance délétère et les dysfonctionnements présumés au sein de la FFF.
Déjà de retour en fin de matinée dans son fief de Guingamp (Côtes-d’Armor), le Breton affronte la tempête médiatique avec un détachement déroutant. « On n’a presque pas parlé des SMS ce matin. Il n’y en a pas, des SMS, affirme au Monde le dirigeant de 80 ans, élu jusqu’en 2024. C’est bizarre d’ailleurs que personne n’ait déposé de plainte. On va arrêter d’en parler, je m’en fous. »
A la sortie de ce petit déjeuner, aucun des participants ne s’est exprimé face à la presse, mais un communiqué du ministère a été envoyé dans la foulée. Mme Oudéa-Castéra a indiqué à ses deux convives son intention « d’engager une mission de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche [IGESR] d’audit et de contrôle sur le pilotage de la fédération et le respect des obligations qui s’y attachent ». Une première à la FFF depuis 2011 et l’« affaire des quotas » – des responsables de la fédération souhaitaient limiter le nombre de binationaux dans les sélections de jeunes.
Le communiqué précise que M. Le Graët « s’est engagé à transmettre à cette mission, dans la plus complète transparence, tous les rapports produits dans la période récente sur la FFF et notamment ceux ayant trait à sa gouvernance et à son management ».
« Culture toxique » au sein de la FFF
Alors que certains de ses proches le décrivent « affecté » et « en roue libre » depuis les révélations de So Foot, le patron de la « 3F » accueille cette nouvelle avec sérénité. « Cette inspection, c’est très bien, c’est parfait. C’est une bonne initiative. L’inspection est habituée à aller un peu partout », dit-il. Il ne s’agit pourtant pas d’une simple visite de courtoisie.
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