Les produits en SaaS (Software as a Service) sont devenus la spécialité des projets du startup studio eFounders. Sous l’aile du serial-entrepreneur Thibaud Elzière, elles sont une trentaine de jeunes pousses a s’être envolées depuis dix ans. Après Aircall et Spendesk, une troisième licorne vient d’être annoncée, et il s’agit de Front.
Le portefeuille de eFounders n’a cessé de grossir pour atteindre les 2 milliards de dollars il y a un an. Aujourd’hui, la croissance accélère encore avec le succès de Front, lancé en 2014. Une plateforme censée revoir notre rapport aux mails grâce à une interface plus simple et des outils collaboratifs, qui connaît un franc succès dans le monde entier.
L’une des plus difficiles levées de fonds
La semaine dernière, la startup a gagné le statut de “licorne” (startup à plus d’un milliard de dollars) à la suite d’une levée de fonds de 65 millions de dollars, portant sa valorisation à 1,7 milliard de dollars. Actuellement en Série D, Front a déjà levé plus de 200 millions de dollars et annonçait que celle-ci était l’une “des plus difficiles” en vue du contexte macro-économique.
De célèbres investisseurs américains ont rejoint son capital tels que Salesforce et Battery Ventures, en plus des investisseurs existants tels que Sequoia Capital. Pour autant plaire aux Américains, Front avait intégré le célèbre accélérateur Y Combinator et posait, par conséquent, ses valises à San Francisco.
Sur un produit tel que le mail, “ce n’était qu’une question de temps avant que Front n’attire l’attention d’acteurs SaaS de premier plan”, disait eFounders en 2020, lors de la Série C de Front (59 millions $). Salesforce, qui vient d’entrer au capital, fait partie de ces entreprises à avoir ses applications directement intégrées à Front. On comprend l’attrait et les capitaux injectés.
Des mails collaboratifs chez 8000 clients
Né à Paris chez eFounders, Front est géré par une équipe de direction à 80% féminine. La PDG et cofondatrice Mathilde Collin se félicitait d’avoir trouvé la bonne approche dans son modèle. Face à de nombreuses startups qui lèvent des fonds pour ne pas mourir, Front continue de grossir et double sa valorisation grâce à ses plus de 8000 clients installés dans 100 pays. D’ailleurs, l’ensemble des fonds seront utilisés pour investir, précise l’entreprise dans un communiqué.
Front recrute à Paris, Dublin, Chicago et San Francisco. Anecdote quelque peu insolite, Mathilde Collin avait mis au point en 2019 un challenge dans lequel elle se disait prête à payer 100 dollars de plus ses employés s’ils réduisaient leur utilisation de leur smartphone à moins de 14 heures par semaine. Un moyen de retrouver sa santé mentale et sa productivité selon elle, des valeurs qu’elle souhaite d’ailleurs intégrer à Front et son produit.