La police de Montréal ouvre une enquête administrative après qu’une vidéo montrant un homme arrêté et menotté par erreur est devenue virale.
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« Nous sommes sensibles au bouleversement et à l’émotion vécus par le citoyen ainsi qu’aux réactions suscitées par l’événement », a écrit samedi le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sur Twitter.
Cette décision est survenue 24 heures après que le corps policier a affirmé que l’enquête était désormais terminée.
Jeudi, deux enquêteurs spécialisés en vols de voiture se sont approchés d’une Honda CRV dans le stationnement du Marché central puisqu’elle présentait des marques de tentative de vol.
Alors que leur analyse était en cours, un homme s’est approché en clamant qu’il s’agissait de sa voiture, et il a été menotté.
Dans une vidéo de six minutes qui a fait le tour des réseaux sociaux, le citoyen dénonce vivement les pratiques policières.
Profilage racial ?
« C’est parce que je suis noir, c’est quoi ? [C’est] un véhicule que j’ai acheté et tu viens me dire que c’est un véhicule volé », peut-on notamment entendre.
Même si les enquêteurs ont rapidement identifié l’homme comme étant le propriétaire du véhicule, celui-ci n’a pu être libéré puisque les deux enquêteurs n’avaient pas la clé des menottes. Des agents ont dû être appelés afin de venir porter la clé.
« C’est du profilage racial qui a porté un préjudice moral à ma personne, j’ai été traumatisé », a affirmé l’homme en entrevue à CBC qui a préféré taire son identité au lendemain de la diffusion de la vidéo.
Le responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Alain Vaillancourt, avait plus tôt demandé au SPVM de faire la lumière sur ces « images troublantes ».
« Une situation comme celle vécue par ce citoyen affecte le sentiment de confiance entre la police et nos communautés montréalaises », avait-il précisé.
Cette réaction a toutefois suscité l’ire de la Fraternité des policiers de Montréal.
« Les élus devraient s’abstenir de partager leurs impressions sur le caractère d’une opération policière avant que tous les faits leur soient connus », a répliqué le syndicat.