LONDON | Quatre ans après son dernier titre national, le Rouge et Or retourne à la Coupe Vanier grâce à une victoire spectaculaire de 27 à 20 sur les Mustangs de l’Université Western, ce samedi, à la Coupe Mitchell.
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Plus tôt cette semaine, les hommes de Glen Constantin avaient annoncé leurs intentions de gâcher le party des Mustangs, les hôtes de cette demi-finale canadienne à London. Et ils ont tenu parole.
La fête a débuté de bonne heure dans les estrades du Stade Alumni, après un début de match catastrophique du Rouge et Or. Trois erreurs sur des remises du centre Nicolas Thibodeau à son quart-arrière Arnaud Desjardins ont permis aux Mustangs de s’emparer d’une avance de 17 à 0 alors qu’il n’y avait qu’une douzaine de minutes d’écoulées à la rencontre.
Au moment de partir au vestiaire à la mi-temps, le tableau indicateur affichait 17 à 4 en faveur des Mauves.
« À la demie, on a dit : la mauvaise nouvelle c’est qu’on perd par 13 points. La bonne c’est qu’on joue du bon football. Il fallait se calmer. On était trop nerveux », a raconté l’entraîneur-chef Glen Constantin pendant que ses joueurs soulevaient le trophée au milieu du terrain.
Enfin des étincelles
La formation lavalloise s’est mise en marche au troisième quart. Un jeu truqué sur un botté de placement a conduit au premier touché du match de David Dallaire. Le centre arrière a remis ça dès la possession suivante, à la suite d’une autre belle série à l’attaque.
« Je pense que le jeu truqué sur le botté de placement ça a donné confiance aux joueurs. Ils ont repris confiance en eux », a souligné Constantin.
David Dallaire était heureux d’avoir contribué au pointage, mais il tenait avant tout à distribuer les mérites à ses coéquipiers.
« C’est pas juste moi qui a fait ça, c’est un travail d’équipe. Il fallait juste appliquer ce qu’on avait à faire. »
Il a de plus salué le calme de l’équipe, même quand tout allait mal au premier quart.
« Honnêtement, on n’a vraiment pas paniqué. On a fait des erreurs à l’attaque qui nous ont coûté 17 points. Mais on s’est ressaisis et on savait qu’on était capables. »
Thibodeau soulagé
Encore ébranlé par ce début de match chaotique, le centre Nicolas Thibodeau peinait à expliquer ce qui a pu se passer sur ses trois mauvaises. Après la troisième bourde, c’est son coéquipier Nicolas Guay qui a pris la relève au centre.
« Je les prends sur moi, au début, les 17 points. Ce sont mes erreurs. C’était 100 % moi, toutes les erreurs », a-t-il dit, soulagé de voir que sa carrière universitaire ne prenait pas fin sur un tel cauchemar.
« Je tiens à remercier mes coéquipiers qui m’ont supporté tout le long. Je revenais au banc, je n’étais pas content et ils me levaient la tête et m’encourageaient. »
L’entraîneur-chef des Mustangs, Greg Marshall, paraissait surpris de ne pas avoir vu son offensive être capable de se mettre en marche. Malgré la défaite, il se disait fier de ses joueurs qui « ont continué à se battre ».
« Leur attaque a été très très efficace aujourd’hui. […] C’était une très bonne équipe de football que nous avons affrontée aujourd’hui. »
Mital a tenu parole
Après avoir piqué ses rivaux en leur disant qu’ils n’avaient jamais vu une offensive comme celle du Rouge et Or cette saison, Kevin Mital était satisfait d’avoir eu raison.
Le receveur de passes vedette a été la cible de prédilection d’Arnaud Desjardins avec six réceptions et des gains de 77 verges.
« Tout ce que j’ai dit hier on l’a fait. On a crashé le party même s’il n’y avait personne ici pour une demi-finale chez eux », a-t-il rigolé, se promettant de remettre ça la semaine prochaine, à la Coupe Vanier.
« Peu importe l’adversaire, on s’en va chercher la bague et c’est la fin de la gratte la semaine prochaine. »
Que les Huskies se le tiennent pour dit.
Muganda et Poirier brillent
LONDON | On attendait l’attaque aérienne de pied ferme à London. C’est finalement le jeu terrestre et Kalenga Muganda qui ont pris le plancher.
Le porteur de ballon recrue a fait les choses en grand pour sa première présence à une demi-finale canadienne avec des gains de 173 verges en 24 portées. Il a offert la meilleure prestation par un porteur de ballon de l’Université Laval cette année et il a quitté le terrain avec le titre de joueur offensif par excellence de la rencontre.
« J’ai suivi le plan de match. J’étais explosif. J’ai suivi mes bloqueurs. Ma ligne [offensive] a très bien joué. Ils ont ouvert des gros trous tout le match », a-t-il lancé.
Son entraîneur Glen Constantin était particulièrement satisfait d’avoir vu le numéro 23 montrer de quoi il est capable, particulièrement dans un match de cette importance.
« C’est le gars que j’espérais voir. Ça a pris du temps, mais dans les grands matchs il a montré ses vraies couleurs. »
Son coéquipier Kevin Mital ne s’est pas fait prier pour lui lancer des fleurs.
« Il le mérite. On a tellement de profondeur ici. Il a enfin eu sa shot. Ils lui ont donné le ballon et il a roulé comme il fallait. »
Alec Poirier brille
Muganda n’est pas le seul à avoir brillé. Le secondeur intérieur Alec Poirier a connu un match du tonnerre avec 17 plaqués, dont sept en solo. Une performance qui lui a valu d’être nommé joueur défensif par excellence du match.
Poirier et la défensive ont aussi réussi à limiter le porteur de ballon étoile Keon Edwards à 127 verges en 26 courses.
Mais après le match, ce n’était pas à ses statistiques que pensait le joueur de quatrième année.
« Le plus important c’est qu’on s’en va au show », a-t-il assuré.
« On s’est bien ajusté. Sur vidéo et sur le terrain, ce n’est pas la même affaire. […] Ça a frappé aujourd’hui. […] Tout le match j’ai trouvé qu’on était plus physique. »
Le pilote du Rouge et Or a également salué son travail.
« S’il y avait une ligue de football juste pour le jeu au sol, il serait all-pro. C’est un joueur super physique. C’est son type de match. C’est ce dont on s’attendait de lui et c’est ce qu’on a eu. »
Si le Rouge et Or a pu limiter les dégâts en première demie, il peut dire un énorme merci à Hugo Larue. Le demi défensif a bloqué non pas une, mais deux tentatives de placement du botteur Brian Garrity avant la mi-temps. De précieux points sauvés qui ont permis à l’équipe de rester dans le match.
Le botteur Vincent Blanchard s’est montré tout aussi efficace avec quatre placements réussis en cinq tentatives.
Une première défaite
Le quart-arrière des Mustangs Evan Hillock était toujours invaincu dans sa carrière universitaire avant d’entamer le match. Son dossier en carrière est désormais de 18 victoires et une défaite.
« Nous n’en avons pas fait assez pour gagner. Bravo à Laval. Ils ont bien joué. […] Je prends une partie du blâme. Je dois être meilleur », a-t-il admis.