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Le premier trimestre 2023 désastreux du fret ferroviaire

Le premier trimestre 2023 désastreux du fret ferroviaire


C’est tout un symbole. Le « train des primeurs » devait repartir de Perpignan mardi 2 mai, pour arriver avant l’aube, mercredi, au marché de Rungis (Val-de-Marne), près de Paris. Modernisé et remis en service le 22 octobre 2021 par Jean Castex, alors premier ministre, il ne circulait plus depuis le début du mois de mars perturbé par la grève contre la réforme des retraites. De novembre à juillet, ce train, ardemment défendu par la CGT-Cheminots, assure cinq trajets par semaine, avec des wagons frigorifiques dans lesquels sont chargées directement des palettes de fruits et légumes.

Derrière ce symbole positif pour le fret ferroviaire, combien d’autres trains ne repartiront pas ? Alexandre Gallo, PDG de DBCargo France et porte-parole de l’Alliance 4F, qui réunit les principales entreprises du fret ferroviaire, sait déjà que la ligne Trailer Med Express (TMX) ne reprendra pas. Depuis plus de trois ans, six trains hebdomadaires embarquaient les remorques acheminées par des camions espagnols à Perpignan pour les emmener à Sarrebruck, la capitale de la Sarre. Les semi-remorques traversent de nouveau la France par la route.

« Lancer une nouvelle ligne ou relancer une ligne arrêtée n’est jamais rentable au début : elle n’est pas suffisamment remplie, il faut du temps. C’est un investissement. Nous n’aurons pas les moyens de le faire cette année pour la ligne TMX », poursuit le patron France du groupe allemand. Contrairement au « train des primeurs », cette ligne n’est pas subventionnée. « On dit souvent dans le ferroviaire qu’il faut six mois pour convaincre un client et six jours pour le perdre », résume-t-il.

Cas de force majeure

Autre membre de l’Alliance 4F, Stéphane Derlincourt, qui dirige le numéro deux français du fret, Captrain (une filiale privée de la SNCF), fait aussi les comptes : « Sur les trois premiers mois de l’année, nous avons perdu un mois de chiffre d’affaires. Un sur trois ! On va tous boire le bouillon cette année, y compris ceux qui avaient atteint l’équilibre en 2022. » Et il se prépare à une bataille commercialo-juridique avec SNCF Réseau, la filiale de la SNCF qui gère le réseau ferré et vend des sillons de passage aux trains de fret de toutes les compagnies apparues depuis l’ouverture à la concurrence du fret en 2006. « Nous constituons des dossiers pour que notre préjudice soit indemnisé car ils n’ont pas rendu le service qu’ils devaient », assure M. Derlincourt.

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Pour l’Alliance 4F, SNCF Réseau ne pourra pas se contenter d’invoquer les grèves et de dire qu’il s’agit d’un cas de force majeur qui ne l’oblige pas à dédommager les clients. Certes la douzaine de journées de grève contre la réforme des retraites ainsi que la grève reconductible votée par l’intersyndicale à partir du 7 mars est à l’origine de la perturbation du

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