La dégringolade est violente. Sur les marchés actions, spécialement dans la tech, la baisse des cours a effacé les performances de nombreuses sociétés pendant la pandémie. Et derrière ces entreprises (en Bourse ou non d’ailleurs), des fonds d’investissement dans une très mauvaise posture.
C’est le cas du plus gros conglomérat japonais, Softbank. Celui auquel le célèbre numéro 2 français Michel Combes a quitté l’aventure au moins de juin, voit ses pertes grossir de milliard en milliard. Son résultat du dernier trimestre est dans le rouge, avec 23,1 milliards de dollars effacés d’avril à juin. Vision Found, a lui seul, a perdu 17,1 milliards de dollars.
“La volatilité du marché entraînée par la hausse des taux d’intérêt et l’instabilité politique ayant frappé l’investisseur technologique”, écrivait l’agence Reuters, contraignant Soft Bank à enregistrer de lourdes pertes. Celles-ci concernent avant tout “Vision Found”, l’enveloppe débloquée par le conglomérat et spécialisée dans le domaine technologique. Annoncé en 2016 et lancé l’année suivante, le fonds de placement fut le plus gros de tous les temps, avec un capital de 100 milliards de dollars à investir.
Softbank possède depuis 2019 un nouveau fonds, baptisé Vision Found 2, avec lequel il a déjà investi dans 269 entreprises. Mas là encore, sa valorisation est passée de 48,2 milliards de dollars pour tomber à seulement 37,2 milliards de dollars fin juin.
Le montant total du capital investi par Softbank dans la tech était de 154 milliards de dollars (chiffres aux 31 mars 2021). Dans ces capitaux, plusieurs autres entreprises avaient rejoint le Japonais pour profiter de son expertise et investir dans les vraies pépites. On pense notamment à Apple.
La réponse de Softbank
Pour espérer renverser la tendance et apprendre de ses erreurs, Softbank a donné sa ligne de conduite. Via son patron Masayoshi Son, qui s’est exprimé lors d’un briefing ce lundi en fin de journée à Tokyo, l’objectif sera de “resserrer les critères d’investissement et préserver les liquidités pour faire face à la récession”.
Des critères plus stricts sur les entreprises lorgnées, un défi tant le marché n’offre pas de possibilité d’entrer en Bourse sans trop de problèmes actuellement, même pour les plus grosses pépites.
Plusieurs dossiers sur lesquels Softbank avait investi sont encore à régler aussi. C’est le cas de Arm, l’entreprise qui devait être rachetée par Nvidia après l’annulation de la procédure (qui devait se chiffrer à 40 milliards de dollars). Le conglomérat japonais espère pouvoir motiver l’entreprise dans laquelle il a investi à entrer en Bourse pour pouvoir dégager des bénéfices. Procédure que Softbank a déjà faite avec Uber et Opendoor Technologies, pour un gain total de 5,6 milliards de dollars.