Le « New York Post » avait déjà étrillé Donald Trump la semaine dernière après la performance jugée décevante des Républicains aux élections de mi-mandat.
Le New York Post ne soutient plus Donald Trump et il le fait sentir. Alors que l’ancien président de 76 ans a annoncé mardi soir sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024, le New York Post, journal conservateur américain, ne mentionne même pas son nom sur sa Une mercredi. « Un Floridien fait une annonce », peut-on simplement lire en bandeau, en bas de la page.
« J’annonce ma candidature à l’élection présidentielle », a déclaré Donald Trump mardi soir, sous un tonnerre d’applaudissements des militants réunis dans la grande salle de réception de sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
Promettant que l’Amérique était « de retour », il a dressé un tableau idyllique de son premier mandat, évoquant un pays en paix, prospère et respecté sur la scène internationale. À l’inverse, il n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer le bilan de son successeur, le démocrate Joe Biden.
Le New York Post s’est pendant longtemps affiché du côté de l’ex-président. En 2016, le tabloïd avait déclaré le soutenir dans la course pour la présidentielle. Même soutien en 2020, lors de sa campagne pour sa réélection.
« Trumpty Dumpty »
Mais ce n’est pas la première fois que le média appartenant à News Corp, le groupe du magnat des médias australo-américain Rupert Murdoch, 91 ans, étrille Donald Trump. Fin 2020, alors que Donald Trump refuse d’accepter sa défaite à l’élection présidentielle, le New York Post lui demande d' »arrêter la folie ».
Plus récemment, à l’issue des élections de mi-mandat, où la performance du camp républicain, notamment de la part de candidats adoubés par Donald Trump, a été jugée décevante, Donald Trump a eu droit à la Une entière du New York Post.
Cette fois, ce n’était pas pour l’encenser: on voit l’ex-président, le visage énorme, engoncé dans un ensemble chemise-cravate. Il est assis sur un mur en briques, une référence à ce mur qu’il avait promis de dresser à la frontière avec le Mexique pour empêcher l’immigration et « qu’il n’a pas construit ». Le tout est accompagné d’un titre et d’une légende acerbes.
« Trumpty Dumpty », proclame le titre, un paragraphe développant: « Don (qui n’a pas réussi à construire un mur) a fait une grande chute – est-ce que les hommes du Parti républicain vont pouvoir recoller les morceaux? »
La veille, le journal avait mis à sa Une le gouverneur de Floride Ron DeSantis, réélu en novembre, avec ce titre : « DeFUTURE ».
Un soutien éclatant pour le plus solide adversaire potentiel de Donald Trump – pour l’instant – dans la course à l’investiture républicaine pour 2024.